Ville nouvelle de Chrafat: un gâchis qui a coûté 1 milliard de dirhams

Un chantier en construction.

Revue de presseChrafat, l’une des quatre villes nouvelles de l’agglomération de Tanger, censée accueillir quelque 150.000 habitants, n’a de ville que le nom. Son édification n’en est encore qu’à ses débuts alors que le projet a déjà englouti plus d’un milliard de dirhams. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 19/12/2024 à 23h24

La «ville» a été lancée en 2009 et elle n’en est qu’à sa phase de démarrage. Au passage, Chrafat, près de Tanger, a déjà absorbé plus d’1 milliard de dirhams, alors que le budget global est de l’ordre de 2,8 milliards de dirhams. Les chiffres, relatés par le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 20 décembre, sont alarmants. Alors qu’elle devait accueillir 150.000 habitants, seuls 36 résidents y sont aujourd’hui installés. En terme de réalisations, il faut compter un maigre bilan de 687 unités achevées. À peine 0,3% de l’objectif initialement fixé. Nous sommes sur une échelle de valeur d’un tiers des investissements budgétisés engloutis pour un résultat quasi nul.

Absence de planification, manque d’implication des communes, litiges sur l’assiette foncière… Les maux se suivent et le temps n’aide pas. Ceci, alors que la cité, prévue sur 1.300 hectares, devait servir de modèle d’harmonie urbanistique, d’écologie et de respect de l’environnement, lit-on. Il n’en est à l’évidence rien.

Le constat d’échec de Chrafat, ainsi que celui des trois autres villes nouvelles prévues (Tamesna près de Rabat, Tamansourt dans la banlieue de Marrakech et Lakhyayta à Casablanca) a récemment été confirmé par le dernier rapport de la Cour des comptes.

Globalement, ces nouvelles villes ont été traitées comme de simples lotissements immobiliers, se limitant à une fonction d’habitation. Le nombre de résidents et les unités de logement réalisés n’ont pas dépassé 20% des objectifs annoncés.

Ces villes n’ont pas été équipées de toutes les infrastructures publiques prévues initialement. L’exemple de Tamansourt est frappant. À l’origine, cette ville devait remplir des fonctions résidentielle, touristique, universitaire et écologique. En réalité, la ville ne dispose d’aucun projet touristique, hôtelier ou universitaire. Il en va de même pour Tamesna, qui repose essentiellement sur la fonction résidentielle.

Par le passé, une prise de conscience avait émergé. Pour y remédier, des conventions de partenariat et de financement visant la relance et la mise en valeur de Tamesna et Tamansourt ont été conclues, respectivement en 2013 et 2014. Mais visiblement, cela n’a servi à strictement rien.

Par Walid Ayadi
Le 19/12/2024 à 23h24

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Depuis des années les immeubles sont construit et les titres ne sont pas prêt à part les litiges avec les vrais propriétaires des terrains qui traîne depuis des années. Les bâtiments sont entrain de ce dégradé... Il y a que la mosqué qui est ouverte, à chaque fois tu entends que dans 6 mois les titres vont être livrés...

Étant habitant de Tamesna,je me permet de signaler le non suivi de l entretien des rues. Oû passe l argent de nos impôts??? Là est la question.

Il faudrait peut-être revenir à l'étude initiale pour voir où est l'erreur et en tirer les conséquences...

Laissez faire les pros du secteur et éloignez les parasites et les profiteurs telle est la clé du succès.sinon cest gabegie et vols

Ce qui est plutôt insultant à l’intelligence du citoyen dans ces affaires de “villes nouvelles” et bien d’autres, c’est qu’on laisse leurs dossiers traîner pendant des années - parfois même des décennies, pour commencer à chercher les sources du blocage! Alors que tout indique que les dysfonctionnements se trouvent, non pas dans les budgets initialement alloués, ou les plans d’aménagement présentés au début, mais au niveau de la gestion de ces projets; sous l’influence de lobbies immobiliers bien connus. En plus, sans la complicité de certains responsables des communes et départements de tutelle, ces lobbies n’auraient jamais été capables de faire freiner le déroulement des travaux, ni faire exploser les budgets; comme ils le font très souvent. Bottom line, these are the “enemy within”!

Ces villes ont un but de ségrégation d’abord. Celui du déplacement des populations et des classes à revenu bas et moyen vers l’extérieur des grandes villes et permettre aux plus nantis de s’y installer de manière plus facile à l’instar des Suburbs aux États-Unis Unis et des Banlieues en France. Avec des résultats catastrophiques sur la sécurité dans ces pays. Chez nous, les grandes villes aussi sont les seules visées (Comprendre Rabat, Marrakech, Tanger, Casablanca ....) afin de maquiller notre société. Ceci a fonctionné à Cas1blanca avec la ville satellite de Errahma, à Fès aussi peut être. Mais cette politique non seulement est extrêmement coûteuse pour les caisses de l’État, elle est aussi très risquée avec des répercussions à moyen et long terme qui peuvent être regrettable

Moi je que ces villes ont besoins de volonté premièrement , prenant l exemple de TAMESNA que je connais bien , cette ville a tout pour devenir aussi moderne que les autres villes , mais il faudra des plans d amenagement bien étudiés , creer des infrastructures , des parc admirables comme en France🇫🇷, bref tous pour avoir une belle ville pour le bienêtre des citoyens.

0/800