Les difficultés qu’affrontent les citoyens après le rallongement des délais d’attente pour obtenir le visa Schengen arrivent au Parlement. Plusieurs groupes parlementaires ont demandé au ministère des Affaires étrangères d’intervenir pour mettre fin à l’atteinte à la dignité des citoyens devant les consulats. Le député Farouk Tahiri (PJD) est allé jusqu’à accuser les centres de réception des demandes de visa d’exercer du chantage sur les Marocains désireux de voyager. Lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, tenue lundi, il a affirmé que «ces centres se livrent à un chantage d’argent contre les Marocains en leur demandant de payer entre 900 et 1.200 dirhams. Pis, encore ils réclament aux accompagnateurs des personnes âgées une somme de 240 dirhams». Et le même intervenant de poursuivre: «Les citoyens, obligés d’attendre de longues heures devant les guichets, sont humiliés. Personne ne leur donne d’informations et la prise de rendez-vous peut être rallongée jusqu’à une période de trois mois». Le député islamiste a réclamé un contrôle strict des centres, notamment en ce qui concerne les montants exigés et le respect des droits de l’Homme. D’autant, ajoute-t-il, que «dans le cas de refus de visa, les sommes payées ne seront pas remboursées, que ce soient celles versées aux prestataires ou celles perçues par les services consulaires».
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mercredi 22 mai, que ce problème a unifié les deux principaux partis de l’opposition, en l’occurrence le PAM et l’Istiqlal. Le député Lahcen Haddad (PI) souligne que «les citoyens subissent une grande humiliation devant les consulats étrangers, tandis que les Européens ne sont pas assujettis au visa pour visiter le Maroc. Les prises de rendez-vous ne sont plus disponibles actuellement pour les visas concernant la France, l’Espagne et l’Italie. Elles ne sont accordées qu’après la fin de la période programmée par le demandeur pour effectuer son voyage». Le député istiqlalien précise que ces contraintes touchent des personnalités et des parlementaires devant effectuer des missions à l’étranger. La secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Mounia Boucetta, est intervenue pour affirmer que le ministère accordait une attention particulière aux conditions d’obtention de visas des Marocains auprès des ambassades étrangères. Les commissions mixtes avec ces pays, ajoute-t-elle, veillent à améliorer les conditions d’accueil et à faciliter les procédures. Il existe une direction, poursuit Boucetta, qui fait le suivi et le traitement de certains cas particuliers qui parviennent au ministère.
En réponse à une question du député du PJD qui a évoqué l’humiliation que subissent les Marocains devant les consulats, la secrétaire d’Etat a souligné que, «s’il existe des cas d’atteinte à la dignité des personnes, ils doivent être isolés et essentiellement dus à une grande affluence. Un encombrement auquel il faut ajouter le non respect des citoyens des contraintes sécuritaires imposées par les consulats. La conjugaison de ces deux facteurs provoque le désordre et affecte les conditions d’accueil». La secrétaire d’Etat a, par ailleurs, souligné que la fixation des frais de visa relevait du pays concerné. En ce qui concerne le rallongement des rendez-vous, elle a indiqué qu’une commission mixte maroco-française comptait se réunir au cours de ce mois pour étudier cette problématique.