L’Uber russe n’est pas le bienvenu à Casablanca: ainsi en a décidé la Wilaya de la région. L’opérateur, dont la mission est de mettre en relation des chauffeurs avec des passagers via son application, a agi «sans autorisation préalable», indique le mensuel Jeune Afrique dans son édition électronique.
«Compte tenu de la nature de ses activités qui constituent une violation de la réglementation relative au transport routier et vu les dangers du transport clandestin, la Wilaya fait savoir à l’ensemble des citoyens que l’activité de cette société est illégale», précise une communication des autorités locales, datée du 11 juillet.
Déjà présent en Algérie, en Côte d’Ivoire, et en RDC, ou encore au Sénégal, au Cameroun et au Ghana, le service de mobilité urbaine, Yango –disponible dans dix-sept pays à travers le monde– voit donc son expansion sur le continent freinée dans le Royaume, où les autorités de la métropole de Casablanca contestent «des voitures non autorisées» et «des chauffeurs non professionnels».
Dans son véto, la Wilaya met également en garde les usagers de leur recours à des sociétés non autorisées. De même, les chauffeurs VTC risquent «des sanctions administratives et légales dans le cadre de la réglementation et de la supervision des conditions d’exercice des services de transport public de personnes», insiste l’autorité locale.
«Alors que la décision de la Wilaya de Casablanca concerne toutes les applications de VTC non autorisées, elle cible en particulier Yango. Filiale du géant technologique russe Yandex, la plateforme a lancé ses activités en avril dernier au Maroc, avec une phase d’essai à Casablanca», indique Jeune Afrique.
Obtenir un accord avec les autorités risque toutefois de prendre un certain temps: c’est près de neuf mois après son lancement en 2018 que son concurrent Heetch avait réussi à obtenir l’autorisation de la Wilaya de Casablanca.
Si Yango ne souhaite, pour l’heure, pas commenter cette décision, son ambition demeure de s’installer dans la durée dans d’autres villes marocaines.
Arrivé en Afrique en 2018, le VTC russe n’est pas à son premier différend avec les autorités locales. En février dernier, le Cameroun a annoncé la suspension de l’application, deux ans après son entrée en service, pour «non-conformité à la réglementation». Malgré la décision ministérielle, Yango a néanmoins poursuivi ses activités sur le territoire camerounais.