Le jour de l’aïd al-fitr, marquant la fin de la rupture du jeûne chez les musulmans, coïncide avec celui de la distribution de la zakat. En règle générale, la remise de la zakat s'effectue avant la prière de l'aïd. Il s'agit d'une pratique séculaire mais dont les raisons demeurent inconnues à une grande majorité de pratiquants.
«A la base, zakat al-fitr est acte de générosité et de purification (taâm et tahara)», note Mohamed El Fizazi, prédicateur. Il explique que par générosité, il faut entendre «nourrir les plus démunis en ce jour de fête afin de les empêcher de mendier dans les rues».
Il est généralement véhiculé l’idée que l’aumône doit revenir en priorité aux proches, mais pour cheikh El Fizazi, «zakat al-fitr concerne essentiellement ceux qui ne disposent pas de nourriture en cette journée de fin du mois de ramadan».
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«Mais, il n’empêche que l'approche commune n’est pas complètement erronée. Elle inclut celle de la zakat et du renforcement du lien familial (silat arrahim)», nuance Mohamed El Fizazi.
Quant à la notion de purification, elle se rapporte «aux actes ou aux pensées malsaines du jeûneur durant cette période d’abstinence».
La zakat correspond à la quantité de nourriture que peuvent contenir deux mains jointes. On parle «de produits habituellement consommés par la famille. Au Maroc, c'est la farine, le blé, l’orge ; dans d’autres pays, notamment en Orient, il peut s'agir de riz, de dates, de raisins secs», indique notre expert. Cette quantité qui peut osciller entre un plus de 2,5 kg et un peu moins de 3 kg.
Elle est multipliée par le nombre de personnes résidant au sein du même foyer. Le calcul en valeur monétaire s’effectue sur la base de la directive du Conseil supérieur des oulémas, qui fixe annuellement le prix en dirhams du kg des denrées offertes. Cette année, le prix au kg est évalué à 15 dirhams.