Selon le code de la famille, la garde des enfants revient prioritairement à la mère, ensuite au père et après à la grand-mère maternelle. En réalité, très peu de pères désirent la garde de leurs enfants. Souvent, lorsque qu’ils divorcent, ils divorcent aussi des enfants. Mais il y a des exceptions.
Les mères qui cèdent la garde de leurs enfants aux pères sont rares. La société les condamne, les taxe de mères indignes. Exceptionnellement, la mère abandonne ses enfants. Souvent, elle est sans moyens et revient vivre dans sa famille qui ne peut prendre en charge ses enfants. La séparation est douloureuse, mais l’intérêt des enfants prime. La mère sait que ses moyens ne lui permettraient pas de les entretenir ou de les faire vivre au même niveau qu’ils l’étaient avant le divorce.
Il arrive aussi que la mère soit motivée par la vengeance. M. 43 ans: «nous nous sommes mariés alors que nous étions étudiants. J’ai trimé avec lui. Une fois riche, il a divorcé et épousé une gamine. Je lui ai laissé nos trois enfants pour me venger de sa femme».
Parfois, l’épouse est jeune et pour se donner une deuxième chance conjugale, elle se sépare de son enfant. Moins souvent, le père est très lié à son ou ses enfants et d’un commun accord avec la mère, il en obtient la garde. Encore plus rarement, le père constate que l’épouse est incapable de s’occuper correctement des enfants. Après négociation, il en prend la garde.
Souvent, la mère est dépossédée de la garde de ses enfants abusivement.Les mères indigentes et surtout rurales sont les plus touchées. Des femmes rurales maltraitées par le mari et la belle-famille chez qui elles vivent. Elles fuient chez leurs parents. Récupérer les enfants est impossible. La belle-famille les garde pour punir la rebelle et pour garder une main-d’œuvre précieuse que représentent les enfants. Ces mères ne peuvent se défendre: éloignement des tribunaux, pas de moyens pour les déplacements et pour un avocat, ignorance des procédures…
Selon le Code de la Famille (art.173), la déchéance de la garde de l’enfant survient si la personne qui en a la garde n’a pas la capacité de l’élever, d'assurer sa sauvegarde et sa protection sur les plans religieux, physique et moral et de veiller à sa scolarité. Le père qui souhaite récupérer la garde de l’enfant peut utiliser cet article. Ratiba, 34 ans: «j’ai vécu une longue dépression nerveuse. Mon mari a présenté au juge une photocopie de mon dossier médical. Il a réussi à avoir la garde».
Si le mari prouve que la mère est de mœurs légères, il obtient la garde. Parfois il fait pression sur la mère en la privant de la pension alimentaire. Démunie, elle finit par lui remettre les enfants, pour les protéger de la précarité. Enfin, si la mère est condamnée pour adultère, le père est en droit de garder les enfants.
On constate que les enfants gardés par le père sont souvent confiés à leur grand-mère paternelle.
Une grande injustice que l’Etat doit abolir: si la mère se remarie, le père peut saisir la justice pour lui retirer la garde si l’enfant a plus de 7 ans (art.174). Si la mère remariée garde son enfant, le père n’a plus à lui verser des frais de logement et la rémunération au titre de sa garde. Mais il est redevable de la pension alimentaire due à l'enfant.
L’enfant n’a le droit de choisir de vivre avec sa mère ou son père qu’à 15 ans (art.166). Une aberration, car la loi considère que la mère, remariée, ne peut se consacrer aux enfants du premier mariage! Mais si le père est remarié, cela n’a aucune répercussion sur l’enfant! Pourtant une mère ne fait jamais de distinction entre ses enfants. Mais si le père faire vivre ses enfants avec une seconde femme, elle ne peut les aimer comme leur mère et fera toujours une différence entre ses propres enfants et eux.
La mère remariée peut garder son enfant de plus de 7 ans si elle prouve que la séparation cause un préjudice à l’enfant: expertise médicale, avocat, tribunaux, audiences, aller-retour… Mission impossible, coûteuse…
Que de jeunes femmes divorcées sacrifient leur bonheur conjugal pour leurs enfants! Sinon, elles rusent. Le père a un délai d’un an après le mariage de son ex-épouse, pour réclamer la garde des enfants. De nombreuses femmes se remarient en secret, comme si elles commettaient un crime!
Souvent, le père menace la mère de lui retirer la garde si elle se remarie, mais juste pour se venger d’elle et l’empêcher de refaire sa vie. Le droit du mariage après un divorce est accordé à la femme par la religion et par la loi. Le droit de l’en empêcher est accordé à l’homme par la loi! Une aberration qui va à l’encontre de l’esprit de la Constitution qui reconnait l’égalité hommes-femmes en droit (art.19).
Parfois, les parents se partagent les enfants: «j’ai pris la fille et lui, le garçon, car je n’ai pas de moyens. Je le regrette. Mes enfants n’ont pas la même éducation et le même lien que s’ils vivaient ensemble avec les deux parents». En fait, quel que soit l’arrangement, il y a toujours une souffrance, surtout chez les enfants.
Un enfant est conçu par un père et une mère. Un divorce est une déchirure pour les trois. Quand un des parents utilise l’enfant comme otage, il met en danger son équilibre psychoaffectif. Les parents qui favorisent le dialogue et l’harmonie entre eux au lieu de la violence et de la rancune, arrivent à atténuer les dégâts du divorce, à se protéger mutuellement et à protéger leurs enfants.