D’abord une pandémie qui a bouleversé tous les équilibres et fragilisé tous nos acquis.
Le XXIe siècle est désormais marqué par l’empreinte indélébile du (ou de la) Covid. Aucun visionnaire, analyste, futuriste, voyant ou médium n’aurait prévu une période où, à travers le monde, les frontières seraient fermées et l’humanité confinée.
Nous autres rescapés de cette pandémie, attendions avec un immense espoir, la reprise de la vie normale. Traumatisés, nous avons toutes et tous revu à la baisse nos rêves, nos vœux, nos objectifs, nos ambitions, espérant seulement que «la vie redevienne comme avant».
La pandémie a provoqué une crise économique mondiale. Nous espérions une reprise de l’activité économique dès l’annonce de la fin de l’obligation du port du masque.
Nous avons été bien crédules! Qui aurait pensé qu’un fou provoquerait une guerre en s’attaquant à un pays voisin? L’interdépendance universelle a fait que la crise que traverse l’Ukraine est ressentie et subie jusqu’au fin fond de la campagne marocaine.
Qui aurait pensé qu’un pays attaqué par son voisin exploserait le prix du pétrole, menacerait la sécurité alimentaire de toute la planète…
S’ajoute à ce sombre tableau le réchauffement climatique aux effets de plus en plus visibles et dramatiques. Un message déprimant du Secrétaire Général de l’ONU lors de la COP27: choisir entre solidarité ou suicide collectif. Une solidarité jusqu’ici illusoire: les grands polluent et détruisent la planète en toute impunité. Les petits en payent les conséquences!
Dernier point et je ferme cette liste lugubre: la sécheresse au Maroc, faisant suite à l’hiver précédent, caractérisé par une faible pluviométrie. Des barrages secs, une nappe phréatique affaiblie… Stress hydrique… Stress humain face à la perspective de coupures d’eau, à une crise sans pareille pour les agriculteurs déjà précaires. Ouzide ouzide (etc.).
Ouna’nou (iwa, alors)? Que faire face à ce triste bilan? Angoisser, pleurer, déprimer, se lamenter, se torturer en imaginant les pires des scénarios? NON, RIRE!
C’est surtout en ces moments d’angoisse et d’incertitude qu’il faut rire et rire et rire pour préserver et renforcer sa santé mentale et physique.
L’angoisse, la tristesse, la colère et toutes émotions négatives sont un véritable venin qui empoisonne le corps et l’esprit.
Connaissez-vous cette nouvelle spécialité enseignée: la rigologie. Les diplômés sont des rigologues!
Une discipline inventée en 1995, par Madan Kataria, médecin indien, qui prend conscience des bienfaits du rire sur la santé de ses patients. Il crée un club du rire à partir d’histoires drôles, mais le stock va être rapidement épuisé. En observant des enfants dans une cour de récréation, il remarque que leur rire n’est pas provoqué par des histoires drôles, mais par le corps, les mimes... Il invente alors le yoga du rire qui va se propager dans le monde.
En 2002 fut fondée, en France, la première école du rire et du bonheur (Ecole Internationale du Rire) pour enseigner les techniques du rire et de la joie de vivre. Le rigologue vous accompagne pour un mieux-être individuel et sociétal.
Cette discipline attire de plus en plus d’apprenants et de bénéficiaires.
Les participants, à partir de diverses activités collectives, doivent rire. Que le rire soit seulement simulé ou pour de vrai, il est bénéfique pour le corps qui ne fait pas la différence entre les deux.
Au Maroc, il y a peu de coachs du rire. Ils agissent surtout en entreprise pour lutter contre le stress au travail.
Selon des études scientifiques, le rire est le meilleur des anti-stress. C’est ainsi qu’est née la rigolothérapie, le soin par le rire.
Le rire stimule le système immunitaire et la sécrétion d’hormones telle l’endorphine qui a un effet anxiolytique et antidépresseur, qui atténue l'anxiété et la douleur.
Quand on rit, on oxygène l’organisme, on supprime la tension musculaire et on augmente la capacité respiratoire. Le cerveau est mieux irrigué et oxygéné.
Le rire fait fonctionner plus de 400 muscles: les zygomatiques (muscles des pommettes) et les muscles faciaux, ce qui aide à raffermir le visage. Le cou, la nuque et le ventre, tendus par le stress, se relâchent. On sollicite le diaphragme et les muscles thoraciques et on muscle le ventre. Le rire embellit la personne: le visage prend une jolie couleur, les yeux deviennent étincelants et la bouche, en s’étirant, ajoute sa touche de charme.
Le rire permet même de lutter contre certaines maladies cardiovasculaires et ORL et favorise une bonne circulation sanguine, tout en améliorant l’oxygénation du cœur et en diminuant de la tension artérielle. Dans un fou rire, on expire fortement, ce qui permet d’évacuer le gaz carbonique et les résidus présents dans les poumons.
Le rire, en détendant les muscles et le mentale, stimule la jouissance sexuelle. Il donne une sensation de bonne humeur. Il rend les gens heureux et sociables et crée entre eux une complicité et une belle énergie positive.
Savez-vous qu’un enfant rit en moyenne 400 fois par jour, alors que l’adulte seulement 15 fois?
Alors offrons-nous des séances de rire et de fou-rire. Le rire et la bonne humeur sont contagieux. Faire rire est signe de générosité.
Le rire, comme le sourire, est une sadaka (aumône).
Et comme le disent si bien les adages marocains, addahke taynassi al hème (le rire fait oublier les soucis); addahke tayzide fi la’âmar (il allonge la vie).
Le rire dénoue les tensions, apaise la colère, atténue la tristesse et inonde le corps et l’esprit de joie. En user et en abuser sans modération!