«Des deux côtés de la Méditerranée, se joue une partition autour de la conservation de l’œuvre du maréchal Lyautey», annonce la plateforme du groupe France Télévisions en préambule de ce documentaire réalisé par Zouhair Chebbale et coproduit par Real Productions et Vosges Télévision.
Retour en 1912… Le maréchal Lyautey est alors le premier Résident Général du Protectorat français au Maroc. Présenté dans les différents rôles qu’il exercera au Maroc, il est ainsi tour à tour «soldat, pacificateur, administrateur, bâtisseur, urbaniste, écrivain, protecteur des arts et des monuments».
Que reste-t-il de cet héritage? La réponse se trouve un siècle plus tard, en France avec la fondation Lyautey présidée par Claude Jamati, arrière-petit-neveu du maréchal, qui entretient la sauvegarde de son château à Thorey-Lyautey près de Nancy; mais aussi au Maroc, où l’association Casamémoire, qui milite pour que son héritage architectural unique au monde ne soit sacrifié sous la pression des promoteurs immobiliers.
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«A travers leur combat, ce film dévoile l’histoire complexe d’un homme qui a marqué la mémoire du Maroc et de la France», est-il expliqué dans le communiqué qui accompagne la diffusion de ce documentaire.
Un jumelage inéditUne histoire qui se perpétue en effet cent dix ans après l’arrivée de Lyautey au Maroc. Dimanche 15 mai, le maire de Thorey-Lyautey, Philippe Lepape et un de ses adjoints, Loïc Mahut, s’envoleront pour le Maroc afin de signer un accord de coopération inédit en France pour une commune de 140 habitants.
«Pour la première fois, grâce à l’ambassade du Maroc en France et à l’histoire de notre commune, nous partons signer un accord avec la commune d’Aït Sedrate Sahl Gharbia, une ville de 10 000 habitants située à l’est de Marrakech, dans la vallée de la rose», se sont réjouis les deux élus dans les colonnes du journal L’Est Républicain.
Ceux-ci précisent par ailleurs, s’agissant des axes de coopération, qu’ils porteront «sur le développement durable (et) l’économie locale». Plus précisément, ajoutent-ils, «eux, ils travaillent la rose. Nous dans le Saintois, nous avons la mirabelle. Nous pouvons sans doute faire quelque chose! En tout cas, il est évident que ce partenariat va se développer».
Le château de Thorey-Lyautey, un havre de paix inspiré du MarocC’est au sein de sa Lorraine natale, à Thorey, que le maréchal Lyautey se retire au terme de sa longue carrière et aménage une gentilhommière du XVIIIe siècle, qu’il a hérité d’une tante.
Il transforme l’endroit en vaste demeure avec un parc de deux hectares. Des travaux d’envergure menés de 1920 à 1924 au terme desquels le Maréchal s’installe dans sa nouvelle demeure dès 1925, à son retour du Maroc.
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Ici, dans sa dernière demeure, il rassemble les objets qui lui sont chers et certaines pièces de la demeure ne sont pas sans évoquer le Maroc et son artisanat.
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C’est ici aussi qu’il recevra de nombreuses personnalités, dont le sultan Moulay Youssef, qui lui rendra visite, accompagné de vingt-cinq caïds et notables marocains, le 18 juillet 1926.
A sa mort, en 1935, la commune de Thorey, deviendra Thorey-Lyautey, à la demande de ses habitants.