Art et artisanat EP-6: dans l’atelier de fabrication de la bague chriaa à Laâyoune

Défiant le temps, la bague chriaa garde intacte sa place dans la culture hassanie, symbolisant l’élégance et l’authenticité. Son port est, en fait, l’un des signes distinctifs des Sahraouis qui ne manquent pas d’attirer l’attention du visiteur de l’une des villes du Sahara marocain.

Le360 a visité des ateliers à Laâyoune où des artisans chevronnés s’évertuent à façonner cet accessoire unique. Ces professionnels se sont proposés de nous faire découvrir ce bijou et nous retracer les étapes de sa fabrication.

«La bague chriaa présente une multitude de variétés, puisqu’elle est fabriquée sous plus de 20 formes différentes», indique Hamdi Al-Filali, artisan. En effet, précise-t-il, elle peut être polygonale, circulaire, triangulaire, carrée, cylindrique, ovale, pyramidale… Autant de modèles pour plaire à tous les goûts des clientes.

Hamdi Ould Khalifa, un autre artisan, note, quant à lui, que la fabrication de ce type de bague est laborieuse et passe par plusieurs étapes: fusion de la matière première, assemblage, gravure de la bague selon la méthode hassanie, avant de passer au polissage.

Ce qui se répercute sur son prix qui peut aller de 1.000 à 3.000, voire 5.000 dirhams si elle est ornée d’or. «Ce qui distingue cette bague c’est surtout la pierre chriaa qui l’orne. C’est elle qui lui donne son aura et son charme», note-t-il, faisant savoir que cette pierre provient notamment de la Mauritanie et de certains pays d’Afrique subsaharienne.

Toutefois, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, chriaa n’est pas une pierre précieuse, relève Mohamed Naama Beyrouk, poète et romancier, également interrogé à cet effet par Le360. «C’est une pierre normale dont la valeur résidait principalement dans sa symbolique au sein de la société hassanie. Autrefois, elle était accessible à tous, y compris aux femmes sahraouies, qui s’en paraient en toutes occasions», explique-t-il.