C’est sur les cimaises du musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) de Rabat que se dévoileront, pour la première fois dans un musée marocain, les œuvres de Tahar Ben Jelloun. Abdelaziz Idrissi, directeur du MMVI et curateur de l’exposition, l’a conçue comme une rétrospective débutant en 2014 et donnant à voir au public une quarantaine d’œuvres du peintre et écrivain marocain.
Elle comprend une dizaine de grandes toiles de plusieurs époques, qui n’ont jamais été présentées au Maroc (mais montrées en France), une série dévoilée à la galerie Delacroix de Tanger, et enfin de petits formats d’une série de portes réalisée il y a cinq ans pour une exposition à Bologne, en Italie.
Des tableaux et des manuscrits
Dans un échange avec Le360, l’artiste-peintre et écrivain, à qui l’Institut du monde arabe de Paris avait donné carte blanche en 2017, s’est dit «très touché et très fier d’être exposé dans ce grand musée» qu’est le MMVI.
Intitulé «De l’écriture à la peinture», l’évènement donnera également à voir, sous vitrine, des manuscrits de quelques œuvres emblématiques de la longue carrière d’écrivain, notamment ceux de «La nuit sacrée» (1987), «L’enfant de sable» (1985) ou encore «Les yeux baissés» (1991). «L’idée est ainsi de montrer le lien entre la forme de mon écriture et la peinture», explique Tahar Ben Jelloun.
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En lui, le peintre et l’écrivain cohabitent dans deux univers parallèles, celui du silence pour l’écriture qui peuple les matinées de l’écrivain, celui de la peinture, qui s’étire dans l’après-midi, au son du jazz qui inspire le geste de l’artiste. De John Coltrane à Art Blakey, la peinture de Tahar Ben Jelloun se nourrit d’une musique composée de thèmes et d’improvisations. «J’écris sur des problèmes, mais je ne peins pas les solutions à ces problèmes, car il n’y en a pas. Je peins la lumière qui espère être l’une des solutions», poursuit-il.
En marge de cette exposition, un catalogue sera publié, portant des textes de Tahar Ben Jelloun, de Aziz Daki, co-fondateur de la galerie l’Atelier 21 à Casablanca, de Jérôme Clément, fondateur de la chaîne culturelle franco-allemande Arte, et de Boubker Temli, galeriste à Marrakech et à Tanger.
Une exposition des vitraux à Casablanca
L’année artistique de Tahar Ben Jelloun se poursuivra avec une exposition dans une galerie de Zurich, en Suisse, à la mi-octobre, puis en janvier 2026, à l’Atelier 21, à Casablanca. Pour la première fois au Maroc, seront donnés à voir des vitraux contemporains, dessinés par Tahar Ben Jelloun et réalisés par Philippe Brissy, de l’Atelier du vitrail de Limoges.
Ce n’est pas la première fois que l’écrivain et le maître verrier unissent leurs talents. En 2019, le tandem avait réalisé les vitraux de l’église Saint Génulf du Thoureil, entre Saumur et Angers, en France, et avait candidaté en 2024 pour réaliser six vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris, alors en cours de reconstruction.
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