«Moi Capitaine», de Matteo Garrone est en salles à partir de ce mercredi 3 janvier. Après «Gomorra», «Reality» et «Dogman» le cinéaste italien porte cette fois-ci son regard sur le périple de la migration. Le film, on s’en souvient, a été projeté durant le dernier Festival international du film de Marrakech (FIFM). Une véritable odyssée contemporaine, à travers les dangers du désert et les périls de la mer.
«Moi, capitaine», dont une partie a été tournée au Maroc, est né du tissage de plusieurs récits de jeunes qui ont éprouvé la traversée de l’Afrique vers l’Europe. «En les écoutant, j’ai pris conscience que leurs histoires constituaient sans doute le seul récit épique contemporain possible. Avant de réaliser ce film, je connaissais, par le prisme des médias, les péripéties et atrocités subies par les migrants au cours de leurs longs voyages » avait déclaré le réalisateur sur scène, juste avant la projection du film au FIFM.
Matteo Garrone raconte que, lors d’une visite d’un centre d’accueil de mineurs à Catane, en Italie, il a entendu le récit saisissant d’un jeune Africain qui, du haut de ses quinze ans, avait conduit un bateau jusqu’aux côtes italiennes, sauvant ainsi la vie de tous ses passagers. «J’ai voulu que ma caméra filme dans la direction radicalement opposée de celles des médias. Embrasser la perspective et le point de vue de ces personnes pour narrer ce voyage épique, fait de vie et de mort. Pour pouvoir raconter de l’intérieur cette aventure pleine de dangers, il était nécessaire que je me plonge dans leur monde, si éloigné du mien», affirme le réalisateur.
Le casting comprend Seydou Fall, Moustapha Fall et Issaka Sawadogo, des acteurs non professionnels qui étaient pour la première fois de leur vie confrontés à la caméra, et que Matteo Garrone a dirigé de main de maître. Une expérience qu’ils ne sont pas près d’oublier.