«Big Data Djihad», c’est une histoire d’amour vache, de réseaux sociaux HS, des émotions édulcorées, un Dieu qui ne compte que les larmes des femmes, un monde «qui pue la merde» car peuplé de «trous de balles». Dans un registre cru, Hicham Lasri dépeint donc une humanité enracinée dans la peur, qui fait le sel du monde moderne.
Le360 vous convie à découvrir les bonnes feuilles d’un roman décrivant un anti-héros génial, qui casse Internet pour punir une influenceuse qui l’a quitté, sans que toutes les polices du monde ne parviennent à savoir ni comment, ni pourquoi.
Je lève la tête vers le ciel, tout le monde sait que les stars ne vont ni en Enfer ni au Paradis, elles se font esclavager pour être accrochées dans le ciel afin d’éclairer la nuit des solitaires. Brando est accroché dans le ciel comme une vulgaire guirlande, son seul espoir c’est que son poids fasse craquer la ficelle pour qu’il retombe sur Terre. Avec un peu de chance et le sens de sa théâtralisation de l’excès, sa chute sera immortelle. Les ratés ne vont pas me rater, merci pour le conseil oncle Bernanos. Je vais mettre les ratés très proches de moi pour les voir gigoter.
Quand les rites font défaut, les différents âges sont confondus, les classes de la parenté ne se comprennent plus, les hommes et les femmes se brouillent. Les maisons et les bâtiments n’ont plus de dimensions. Les mesures ne signifient plus rien. Les mets sont sans rapport aux saisons. La musique n’a plus de caractère. Les moyens de transport n’ont plus de rapport avec leur usage propre. Les esprits quittent le monde et la douleur est insensée.
Voilà une grosse tranche de Confucius, n’engloutissez pas tout d’un coup, laissez des miettes pour les autres, eux aussi veulent du dessert... Je refuse ce monde où on ne peut éviter le déni que par le délire! Je préfère sauter de ma vie en marche, rouler un moment dans le gazon et faire un bras d’honneur à son pare-chocs arrière...
Je veux juste une femme avec des seins qui remplissent les mains jointes d’un honnête homme quand il fait sa prière...
Ma vie est articulée autour de si peu de choses, de si peu de choix, de si peu de gens, la plupart de mes connaissances, je les ai croisées lors de ma traversée du désert, un beau désert en Technicolor où personne n’a de liquide, ni de sourire, ni même un crachat, je peux dire que je ne peux même pas compter mes amis tellement le soleil tape dur dans ce tonneau des Danaïdes...
Tu trouves le verrou de la porte cachée pour t’extirper et te retrouver face aux gens qui laissent peu à peu apparaître le rictus interrogateur que provoquent au fond d’eux-mêmes les flammes assassines de l’enfer de l’hystérie quotidienne. La normalité! Quelle plaie! Encore des gens qui se massent autour de moi... Ils adorent badigeonner ton espace personnel, gribouiller sur la bullede ton intimité. Ils se lovent dans le love! Connards, ne piétinez pas mon ombre! Le désert est plus agréable, on peut régulièrement y croiser Satan qui compte les siens...
Quand tout sera terminé, je sais que je vais payer pour toutes ces angoisses camouflées, ces nuits sans sommeil, ces cauchemars incandescents... C’est pourquoi je refuse que cette histoire se termine. Je suis un mauvais payeur.