Le système de projection «4D E-Motion» vient d’être lancé au Megarama Casablanca. Ne pensez-vous pas que les tarifs proposés dépassent le pouvoir d’achat des Marocains?
Nous avons des tarifs étudiants, des tarifs pour les moins de douze ans, les tarifs du soir et les tarifs de l’après-midi. Les spectateurs qui souhaitent assister à une projection en 4D devront ajouter 50 dirhams sur le prix habituel de la séance.
Nous constatons par ailleurs que le prix n’est pas spécialement un frein, puisque nous avons affiché complet à toutes les séances, à part ceux de la matinée. Nous avons remarqué que les gens étaient ravis de voir ce genre de films et ce nouveau concept. Le public se rend compte qu’il y a un investissement et que nous ne pouvons pas équiper nos 14 salles en 4D. C’est tout simplement impossible.
Nous sommes conscients qu’il y a un certain surcoût par rapport aux projections classiques, mais le public a quand même répondu présent. À terme, je pense que nous pourrons proposer des offres moins chères, notamment avec des rétrospectives de films qui ont été adaptés à la 4D. Nous commençons déjà à travailler sur des films comme «Avatar», «Supermario» ou «Indiana Jones». Nous pensons également à proposer des packs de films avec des tarifs plus serrés.
La «4D E-Motion» sera-t-elle disponible dans d’autres multiplexes Megarama du Maroc?
Aujourd’hui, c’est un démarrage. Nous devons prendre nos marques. Nous devons d’abord voir le retour de la clientèle. Et ce qui est clair, c’est qu’avec peu de communication sur le concept, les spectateurs répondent présent, et applaudissent à la fin du film. Donc je suis personnellement très satisfait. Mais il y a des villes qui sont plus adaptées à cette offre que d’autres. Nous l’avons fait à Casablanca, car la population y est plus dense et nous permet par conséquent de toucher un public plus large.
Un futur concurrent, Cinerji pour le nommer, a annoncé l’ouverture de 150 salles dans les 3 prochaines années au Maroc. Voyez-vous cela comme une menace pour Megarama?
Non, nous ne voyons pas cela comme une menace. Lorsque je suis arrivé au Maroc, il y a un an, j’avais pour mission de rénover les cinémas de Megarama au Maroc. Après ce que Cinerji va faire aujourd’hui, c’est certainement une bonne chose, mais on attend de voir comment ils vont travailler. Je pense qu’il y aura des collaborations sur pas mal de sujets. C’est bien d’offrir du cinéma dans d’autres villes du Maroc.
Mais ce n’est pas évident d’ouvrir une salle de cinéma, c’est un vrai métier. Il ne s’agit pas juste de projeter des films dans des salles et attendre que «ça se passe». Je ne vois pas ces projets d’un mauvais oeil, bien au contraire. La concurrence est toujours la bienvenue. Et plus les gens iront au cinéma, plus ils auront de l’offre et plus ils iront voir de films. Les entrées vont progresser au fil de l’offre.
Les projets d’expansion du réseau de Megaram Maroc ont-ils été ralentis ?
Nous nous sommes concentrés d’abord sur des projets de rénovation, qui étaient plutôt justifiés. Et depuis que je suis arrivé, nous avons repris la salle du Rif à Marrakech, et nous sommes actuellement en chantier. Idem à Agadir, où le projet est très avancé. Si tout va bien, il devrait être livré fin 2024.