Le Musée national d’art contemporain du Chiado à Lisbonne expose «Bleu et autres couleurs. Un voyage dans l’histoire de l’art du Maroc»

Au premier plan, Isabel Cordairo, secrétaire d'État à la Culture. Au second plan, de gauche à droite, Othmane Bahnini, ambassadeur du Royaume à Lisbonne, Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées et Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain (MMVI).

Au premier plan, Isabel Cordairo, secrétaire d'État à la Culture. Au second plan, de gauche à droite, Othmane Bahnini, ambassadeur du Royaume à Lisbonne, Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées et Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain (MMVI).

La Fondation nationale des musées (FNM) a inauguré à Lisbonne pour la première fois, lundi 26 juin, une exposition sur l’histoire de l’art du Maroc, en partenariat avec le Musée national d’art contemporain du Chiado (MNAC) et avec le soutien de l’ambassade du Royaume du Maroc au Portugal.

Le 28/06/2023 à 15h48

L’exposition «Bleu et autres couleurs. Un voyage dans l’histoire de l’art du Maroc» met en lumière une sélection d’œuvres d’art marocaines et offre au public portugais un véritable voyage au cœur d’une identité culturelle unique, témoin du dynamisme de la créativité des artistes marocains et d’un héritage riche et varié.

Le vernissage a connu notamment la participation de la secrétaire d’État à la Culture, Isabel Cordairo, de la directrice du Musée national d’art contemporain, Emilia Freria, et de la directrice de la Fondation Vieira da Silva Arpad Zenich, Marina Bairão Jhoevo, et, côté marocain, de l’ambassadeur du Royaume à Lisbonne, Othmane Bahnini, du président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, et du directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI), Abdelaziz El Idrissi.

Commissariée par Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain et Emilia Ferreira, directrice du Musée national d’art contemporain du Chiado, l’exposition est organisée en un parcours de dix sections, à travers soixante-quatre œuvres illustrant la diversité des démarches artistiques des créateurs marocains et leurs interactions avec d’autres cultures.

La première section se concentre ainsi sur une période s’étendant du début du XXème siècle jusqu’aux années 1950 et met la lumière sur les premières pratiques picturales modernes, entre mimétisme et traditions. L’exposition se concentre ensuite dans une seconde section sur l’année 1945 qui a vu la création de l’École des Beaux-Arts de Tétouan. Puis, interviennent les années 1950-60 marquées par un universalisme pictural.

Une quatrième section se concentre quant à elle sur les précurseurs de l’abstraction, Gharbaoui et Cherkaoui. Puis le parcours de l’exposition se poursuit avec l’École de Casablanca, les autodidactes, les abstractions individuelles des années 1970-1980, le retour de la figuration, l’expression photographique et s’achève enfin sur la diversité des thèmes et des supports caractéristiques de la création contemporaine dès les années 1990.

«De Benali R’bati, en passant par Cherkaoui, Gharbaoui, Melihi jusqu’aux très jeunes artistes comme Rahma Lhoussig, le choix des artistes a été fait par les deux commissaires de l’exposition afin de composer un parcours complet qui donne à voir la richesse, la variété et l’inventivité des artistes marocains», explique pour Le360 Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées du Maroc (FNM).

Citant au passage des œuvres extraordinaires de M’Barek Bouhchichi, Safaa Erruas ou encore Ilias Selfati qui sont exposées dans le cadre de cette exposition inédite qui constitue «une grande première», le président de la FNM s’est réjouit de «l’étonnement sincère» du public portugais, parmi lesquels de nombreux artistes, en découvrant la qualité des artistes marocains.

A cette occasion, Mme Isabel Cordairo a fait part de son «émerveillement de découvrir l’art contemporain marocain et la richesse du patrimoine culturel du Royaume et de l’originalité des œuvres exposées dans le cadre de cette manifestation qui a connu la participation des vétérans marocains de l’art moderne et contemporain».

Le Maroc est un pays ancestral, dont la culture et la civilisation sont ancrées dans l’histoire, a souligné la responsable portugaise, relevant l’importance de cette exposition, qui met en lumière la renaissance culturelle du Royaume, en matière notamment de renforcement des relations historiques entre les deux pays.

De son coté, l’ambassadeur du Maroc à Lisbonne a affirmé que cette initiative s’inscrit dans le sillage de la consolidation des relations bilatérales, notamment après la Réunion de haut niveau qui a permis de booster la coopération entre les deux pays, liés par une histoire commune, un rapprochement géographique et tant d’autres points en commun.

Cette exposition qui court jusqu’au 24 septembre et pour laquelle «le Musée d’art contemporain de Bordeaux a manifesté un grand intérêt et serait prêt à l’accueillir», révèle Mehdi Qotbi, s’inscrit par ailleurs dans une démarche de réciprocité entre institutions muséales portugaises et marocaines. En effet, annonce en exclusivité Mehdi Qotbi pour Le360, une exposition de taille se tiendra prochainement au Maroc.

«Le Maroc recevra le 17 octobre prochain, dans le cadre d’une exposition au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) une artiste mondialement connue, l’une des mères de l’abstraction géométrique, Maria Helena Vieira da Silva», se réjouit Mehdi Qotbi qui s’attèle tant à inscrire le Maroc sur la scène artistique mondiale qu’à rendre la culture accessible à tous les Marocains.

Ainsi, rappelle-t-il au sujet de la marche vers la démocratisation de l’art dans laquelle s’inscrit le Maroc, «nous avons ouvert un musée il y a quelques jours à Azilal, deux mois auparavant à Agadir et nous ouvrirons vers fin juillet, au Centre national de football de Maâmoura, le musée national du football en collaboration avec la Fédération royale marocaine de football. Nous continuerons sur cette lancée et en décembre prochain, les musées du judaïsme et de l’art de l’islam ouvriront aussi à Fès».

Un considérable enrichissement de la palette muséale marocaine qui conforte la vision de la FNM, à savoir, transmettre et diffuser la diversité du patrimoine ancien, moderne et contemporain marocain, dans les frontières du Maroc et au-delà.


Par Zineb Ibnouzahir
Le 28/06/2023 à 15h48