Les aphorismes de Kebir Mustapha Ammi. Nuits et silences

L'écrivain Kebir Mustapha Ammi.

TribuneLes aphorismes de Kebir Mustapha Ammi (4/27). À travers une série d’aphorismes qu’il publie en exclusivité dans Le360, l’écrivain, romancier et essayiste Kebir Mustapha Ammi nous invite dans l’intimité de sa vision sur le monde et ses convictions sur l’Homme. Il donne en partage un regard tendre et lucide sur l’humanité, les sentiments, l’esthétique, l’avenir… À lire sans modération.

Le 06/10/2024 à 14h54

Nous étions là

Dans le silence et la nuit

Quand nos mains

Ont forgé les symboles et les signes

À la veille de notre jaillissement

Nous étions tous là,

Au pied d’un arbre qui portait nos espérances, nos saisons, nos peurs et nos désirs

Nous étions tous là

Au pied d’un arbre

Et ses racines plantées dans notre âme ne se souciaient pas d’édicter un chemin

Nuits et silences se sont accumulés sur notre visage

Et un autre visage est devenu notre visage

Nuits et silences ont porté notre désarroi et le monde

Nuits et silences se sont succédé jusqu’à l’ivresse

Jusqu’à l’orgie et la mort

Nuits et silences étaient l’insigne geôlier d’une inviolable prison

Et nous ne pouvions que périr à l’heure de notre jaillissement

Ils se souviennent de notre effarement

Et de nos mains qui titubent dans la lumière du jour

Ils se souviennent des routes innombrables qu’un arbre portait dans notre âme

Mais que sont devenues les promesses de ce témoin

Et les saisons qui poussaient au bout de ses branches

Dans le silence et la nuit

Quand nous voulions cesser d’être seuls.

Par Mustapha Kebir Ammi
Le 06/10/2024 à 14h54

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Prière de retenir cette version, l'autre étant entachée de coquilles. Merci ! Admirables sont la fulgurante lame de fond et l’euphorie stimulante de vos aphorismes ! En perte de boussole et de repères, l’homme se mue en paradoxe se retranchant derrière une cuirasse de fer contre laquelle, de guerre lasse, se fracasse sa fragile raison de terre. Et sans l’imperceptible lueur d’espoir, quand bien même il serait faux ledit espoir, l’hypothétique passerelle se rétracterait de sa vocation pour se figer en une inexorable impasse.

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