Mostapha Nissaboury: voyage à travers le mouvement pictural marocain depuis les années 60

Mustapha Nissaboury, poète et critique d'art.

Le 20/01/2024 à 14h28

VidéoMostapha Nissaboury a vu naître le mouvement pictural marocain des années 60. L’École de Casablanca, la revue «Souffles», le manifeste de Jamâa El Fna... Il en parle dans cet entretien avec Le360.

Le poète et critique d’art Mostapha Nissaboury est l’un des rares témoins encore vivants du mouvement pictural des années 60 au Maroc. Un mouvement qui a constitué le socle de l’histoire nationale des arts plastiques, à une époque où le pays venait à peine d’obtenir son indépendance et où les artistes voulaient absolument se débarrasser des résidus de la pensée coloniale et occidentale.

C’est ainsi qu’est née l’École de Casablanca, réunissant trois grandes figures de la peinture comme Farid Belkahia, Mohammed Chabâa et Mohammed Melehi. «La préoccupation principale de ce mouvement était de montrer et de clamer haut et fort que l’art pictural marocain s’inspirait du local, des arts traditionnels et populaires, plutôt que des influences occidentales», souligne Mostapha Nissaboury.

Ce dernier se rappelle notamment à quel point l’exposition-manifeste de Jamaa El Fna en 1969 était une des expressions de cette volonté d’émancipation de l’art pictural marocain. De la volonté de couper ce cordon ombilical auquel les artistes marocains de l’époque ne vouaient aucun attachement.

«Ils sont sortis dans la rue et ont exposé en plein air, sur la place Jamâa El Fna pour créer la rupture avec la tendance de l’époque qui avait été instaurée par des Français et qui consistait à exposer seulement en cercle fermé dans les cimaises de galeries d’art», poursuit Mostapha Nissaboury.

Ce manifeste de Jamâa El Fna a été publié dans l’un des numéros de la revue Souffles, et Mostapha Nissaboury faisait partie de l’aventure. Et notre interlocuteur de rappeler que le premier numéro de la revue fondée par le poète et écrivain Abdelatif Laâbi avait été réalisé au sein de l’École des beaux-arts de Casablanca en compagnie, entre autres, d’Abdellah Hariri, qui était l’un des étudiants du trio Belkahia, Melehi et Chabâa.

Par Achraf El Hassani et Khalil Essalak
Le 20/01/2024 à 14h28