Nous avons retrouvés dans notre bibliothèque un ravissant petit livret, sobrement intitulé "Disegni", publié en 1985 déjà, par les éditions "SEDIE A SDRAIO". Une maison basée à Turin et spécialisée dans l'édition des "curiosités artistiques et littéraires".
L'ouvrage, d'un vingtaine de pages cartonnées, nous livre déjà -même de façon tâtonnante- l'esprit et l'univers plastiques de l'écrivain. C'est-à-dire une proportion certaine à l'élaboration de motifs géométriques agencés de telle manière à évoquer une ville, peut-être une médina -ou pas.
Il est d'ailleurs curieux de constater -sans pour autant l'expliquer- que la représentation d'une certaine architecture naïve et/ou rêvée revient souvent dans les œuvres des artistes spontanés issus du sud de la Méditerranée -du Maroc particulièrement.
Comme si chaque Marocain avait, enfoui dans les tréfonds de sa mémoire, un Moulay Zerhoun originel...
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Dans ces dessins datant du milieu des années 1980, la couleur franche et désinhibée n'était pas encore aussi omniprésente que dans les derniers travaux de l'écrivain-peintre.
En effet, intitulée "La Mia Terra", la série de gouaches sur papier, format moyen, que Tahar Ben Jelloun expose actuellement à Ajaccio (Corse) -au Palais Fresh, jusqu'au 5 mai-, si elle repose toujours sur le principe de la "ville imaginaire", fait surtout la part belle à une certaine flamboyance chromatique. L'ensemble est frais, léger, sans prétention.
Quasi-simultanément, Tahar Ben Jelloun expose ses œuvres à la Galerie Janone, à Milan, en marge du Festival Milanésiania, où il était récemment invité, en temps qu'écrivain cette fois-ci. L'exposition milanaise dure jusqu'au 15 juillet.
Mais ce n'est pas tout! Les œuvres de notre chroniqueur maison sont également actuellement accrochées à la Galleria Forni, à Bologne -jusqu'au 7 mai.
Décidément l'Italie -terre et mère des arts s'il en est- réussit bien à notre Tahar Ben Jelloun national.