Un communiqué signé par huit chambres professionnelles du cinéma évoque «un profond regret face au déclin du secteur». Ce texte, largement diffusé auprès des médias par le cinéaste et producteur Nabil Ayouch, fait suite à une réunion tenue le 26 mars à Casablanca. Une réunion à laquelle auraient participé huit corporations professionnelles représentant le secteur professionnel: la Chambre marocaine des producteurs de films, de l’Union des réalisateurs et auteurs marocains, de la Chambre nationale des producteurs de films, de la Coalition marocaine des professionnels de l’audiovisuel, de la Chambre marocaine des techniciens de films et de la Chambre marocaine des salles de cinéma.
Dans ce qui semble s’apparenter au compte-rendu d’une réunion, les présidents des chambres contestent ce qu’ils qualifient «d’exclusion des professionnels dans la prise des décisions, le retard dans la mise en œuvre des promesses faites aux professionnels, dont celles liées aux textes juridiques et réglementaires organisant l’activité cinématographique». Ici, les rédacteurs de ce communiqué parlent en fait de la réforme de la loi régissant le cinéma. Un projet de loi qui est toujours en discussion au secrétariat général du gouvernement. «Ces faits et d’autres auraient contribué à la fragilisation de la confiance entre les professionnels, d’une part, et les départements de tutelle, d’autre part, causant par ailleurs, une diminution de l’autonomie décisionnelle du Centre cinématographique marocain», précise-t-on.
Contactée par Le360, une source au CCM s’est dite surprise de ce communiqué. «Après avoir consulté plusieurs professionnels du cinéma, nous avons découvert que la réunion du 26 mars était consacrée à la tenue de l’assemblée générale pour le renouvellement du bureau de l’Union des réalisateurs et auteurs marocains (URAM). En plus du président de l’URAM, étaient présents deux autres présidents, celui de la Chambre marocaine des producteurs de films et celui de l’Association marocaine des professionnels de l’audiovisuel», souligne notre source. Cette dernière affirme que «ce trio composé de personnes qui défendent leurs propres intérêts s’oppose à toute réforme».
«Ce sont ces mêmes gens qui refusent de rembourser les montants de l’avance sur recette», poursuit notre interlocuteur pour Le360. Selon lui, enfin, le centre cinématographique considère que les trois présidents devraient s’excuser auprès des autres chambres professionnelles citées dans le communiqué, mais qui n’étaient pas présentes à cette réunion du 26 mars.