La ville blanche a célébré l’inauguration du Musée de la mémoire de Casablanca, installé au sein de la Villa Carl Ficke. Cet événement marque une étape importante pour la métropole, qui se dote d’un espace dédié à son histoire et à son patrimoine.
À cette occasion, Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a souligné l’importance de ce projet: «Aujourd’hui, nous inaugurons le premier musée dédié à la ville de Casablanca. Cette ville avait besoin d’un lieu qui raconte son histoire et valorise son patrimoine, qu’il soit matériel ou immatériel. Cette inauguration s’inscrit dans la vision du roi Mohammed VI et la création de la Fondation nationale des musées. On présente souvent Casablanca comme une ville moderne au rayonnement international, mais elle a aussi une histoire riche. Ce musée est l’occasion de redécouvrir la beauté et la profondeur de son passé.»
Un lieu chargé d’histoire
Construite en 1913, la Villa Carl Ficke est un témoin de l’évolution architecturale et urbaine de Casablanca. Au fil des décennies, elle a connu plusieurs affectations avant d’être réhabilitée pour devenir un musée.
Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées du Maroc, a rappelé l’origine du projet: «C’est le wali, la maire et les autorités locales qui ont souhaité doter Casablanca d’un lieu dédié à sa mémoire. Ils ont choisi cette villa historique, qui raconte à la fois l’histoire et l’architecture de la ville et du pays. Ils m’ont confié sa gestion et ont confié sa réhabilitation à l’architecte Salima Naji, qui lui a redonné vie. La scénographie a été réalisée par Isabelle Timsit.»
Lors de l'inauguration de la Villa Carl Ficke, Musée de la mémoire de Casablanca. (FNM)
Le Musée de la mémoire de Casablanca propose un voyage à travers l’histoire et l’urbanisme de la ville. Le parcours est organisé en plusieurs salles thématiques, chacune mettant en lumière une facette de l’évolution de Casablanca:
Histoire générale de Casablanca: cette section retrace les grandes étapes historiques de la ville, depuis sa fondation jusqu’à son développement en tant que métropole moderne.
Espace Villa Carl Ficke: dédié à l’histoire de la villa elle-même, cet espace met en avant son architecture néo-mauresque et son rôle dans le patrimoine casablancais.
Casablanca, laboratoire architectural du XXème siècle: cette salle explore les innovations architecturales qui ont façonné la ville, illustrant comment Casablanca est devenue un terrain d’expérimentation pour les architectes du monde entier.
Héritage artistique de la ville et École de Casablanca: cet espace met en lumière le mouvement artistique de l’École de Casablanca, présentant des œuvres emblématiques qui témoignent de la richesse culturelle de la ville.
La collection
Le musée abrite une sélection d’objets retraçant l’histoire de Casablanca, notamment des œuvres issues de l’École de Casablanca, un mouvement artistique majeur. Elles proviennent du dépôt du Département de la culture mis à la disposition de la Fondation nationale des musées. La sculptrice Ikram Kabbaj y expose également ses créations: «Les sculptures présentées ici, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Villa Carl Ficke, sont le fruit de quatre années de travail dans mon atelier. Mehdi Qotbi m’a proposé de les exposer pour l’inauguration du musée. En tant que Casablancaise et habitante de ce quartier, j’ai ressenti une immense émotion en voyant mes œuvres installées dans cet écrin exceptionnel.»
Lire aussi : Ikram Kabbaj à l’honneur pour l’ouverture du musée de la mémoire de Casablanca
Un projet ambitieux porté par la ville
L’initiative de transformer la villa en musée a été soutenue par les autorités locales. Nabila Rmili, présidente du Conseil de la ville de Casablanca, a insisté sur l’importance de cette ouverture: «Construite en 1913, la Villa Carl Ficke a connu plusieurs usages au fil du temps. Aujourd’hui, le Conseil de la ville a souhaité en faire un lieu de mémoire pour Casablanca. Jusqu’ici, la ville ne disposait pas de musée, ce qui était un véritable point faible. Grâce à la mobilisation de tous les membres du conseil, nous avons pu concrétiser ce projet. La restauration a nécessité un budget de près de 30 millions de dirhams. La gestion du musée sera assurée par la Fondation nationale des musées du Maroc, tandis que la ville, propriétaire des lieux, veillera à son entretien.»
Une réhabilitation respectueuse du patrimoine
L’architecte Salima Naji, spécialisée dans la restauration patrimoniale, a veillé à préserver l’âme du bâtiment tout en l’adaptant à sa nouvelle vocation. L’architecte français Jean-Michel Villemotte a salué la richesse architecturale du site: «Cette villa a une forte personnalité. Construite avant les années 30, elle intègre des éléments caractéristiques de l’architecture marocaine: corniches, moulures, balustrades… La modénature de la façade suit un rythme particulièrement intéressant. La villa a une allure palatiale et est idéalement située sur une colline. Redécouvrir et mettre en valeur ces éléments architecturaux en fait un véritable patrimoine.»
Un musée vivant et interactif
Plus qu’un simple espace d’exposition, la Villa Carl Ficke se veut un lieu d’échange et de transmission, comme l’explique Zineb Diouri, conservatrice du musée: «Ce musée est consacré à la mémoire de Casablanca. Et quand on parle de mémoire, il s’agit d’un héritage pluriel. L’histoire de Casablanca ne peut être résumée en un seul lieu, mais ce musée se veut une plateforme d’interaction avec le public. Nous invitons les Marocains, et en particulier les Casablancais, à venir découvrir cette sélection d’objets dès demain.»
Pendant le mois de ramadan, l’accès au Musée de la mémoire de Casablanca sera gratuit.
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