Un quartier, une histoire EP-2: le mellah de Marrakech, entre hier et aujourd’hui

La synagogue Salat Al Azama, dans le mellah de Marrakech. (M.Marfouk/Le360)

Le 06/03/2025 à 21h01

VidéoDans ce deuxième épisode de «Un quartier, une histoire», Le360 vous emmène (re)découvrir le mellah de Marrakech. Ce quartier fondé au XVIème siècle a vu cohabiter juifs et musulmans dans une harmonie aujourd’hui racontée par ceux qui y ont grandi. Témoignages.

C’est ici, dans le mellah de Marrakech, que l’on découvre un pan de l’histoire de la communauté juive du Maroc. Moshe, un commerçant de tissus, nous accueille dans sa boutique remplie de rouleaux de soie «Ce magasin appartenait à mon père. Il l’a ouvert en 1962, après être venu de Zagora. Il est resté ici jusqu’à sa mort en 2006. Quand il est parti, j’ai pris la relève», raconte-t-il.

En ajustant un rouleau de tissu finement brodé, il ajoute: «Avant, il y avait plus de 35.000 Juifs ici. Aujourd’hui, beaucoup sont partis, mais beaucoup d’autres sont restés. Ici, le tissu, c’est une tradition.»

Rachid Didi, habitant du quartier, en connaît chaque recoin par cœur. Véritable mémoire vivante du lieu, il témoigne: «J’ai vu le quartier évoluer au fil des années. Je me souviens parfaitement de l’époque où les familles juives animaient chaque ruelle. Les commerces étaient tenus par des voisins avec qui on échangeait quotidiennement. Quand beaucoup sont partis, le quartier a ressenti un vide immense, mais heureusement, certains reviennent aujourd’hui. Ils reviennent retrouver leurs souvenirs

Mais le mellah était aussi synonyme de partage. «On a grandi ensemble. Ils partageaient avec nous la skhina», se rappelle encore Abdellah Bahii, évoquant ce plat traditionnel du chabbat que les voisins musulmans dégustaient parfois aux côtés de leurs amis juifs.

Ali Medkouri, lui, évoque d’autres souvenirs d’enfance: «On jouait ensemble dans les ruelles du mellah, juifs et musulmans. Il n’y avait aucune différence entre nous, juste des copains qui couraient après un ballon. Aujourd’hui, beaucoup de familles sont parties, mais leur mémoire perdure. Le cimetière juif de Miaara reste d’ailleurs un lieu de recueillement pour la communauté, tout comme la synagogue Salat Al Azama.»

Par Mouad Marfouk
Le 06/03/2025 à 21h01

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