L’allongement des délais de paiement et les impayés constituent des sources d’inquiétudes pour les opérateurs économiques. La situation est telle que certains instruments de paiement sont devenus des instruments à risque. C’est le cas, notamment, de la lettre de change normalisée (LCN). Selon L’Economiste, dans sa livraison du lundi 14 septembre 2015, «sur les 4 millions d’opérations réalisées l’année dernière, plus de 732.000 ont été rejetées». Cela correspond à un taux de rejet de 18 %, largement supérieur à celui des chèques (2,5 %).
Au total, au niveau du marché, les effets impayés atteignent 42 milliards de dirhams dont 38 milliards de traites en bois, avance le quotidien. Et la réalité est encore plus inquiétante, sachant, comme l’explique le quotidien, que ce chiffre n’intègre pas tous les effets impayés qui ne sont pas déclarés.
L’importance des traites impayées s’explique par un certain nombre de facteurs, dont deux fondamentaux. D’abord, il y a bien évidemment l’impact d’une conjoncture économique difficile qui affecte la santé financière de nombreuses entreprises, notamment les plus fragiles, soit les PME. Ensuite, ce niveau d’impayés s’explique aussi par la «mollesse de la répression des traites en bois par Bank Al-Maghrib», comparativement à l’émission des chèques en bois, sévèrement sanctionnée.
Face à cette situation qui pèse lourdement sur les trésoreries des entreprises ne parvenant pas à recouvrer une partie de leur chiffre d’affaires, Bank Al-Maghrib n’exclut pas d’étendre les sanctions sur le chèque aux effets de commerce.
A noter que les échanges de lettre de change normalisée ont atteint 226 milliards de dirhams en 2014, en hausse de 7 %, selon L’Economiste. Ce qui fait de cet instrument de paiement le troisième mode de paiement le plus utilisé au niveau du marché, très loin derrière le chèque et les virements.