Aéronautique: qu’est-ce que la fabrication additive, objet du partenariat entre les FAR, l’UM6P et Boeing

Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (GIMAS).

Un accord de compensation industrielle, récemment conclu entre les FAR et la compagnie américaine Boeing, prévoit notamment la réalisation, en partenariat avec l’UM6P, d’un centre de recherche pour la fabrication additive avancée 4.0. Mais qu’est-ce que cette technologie?

Le 20/02/2023 à 08h33

Un accord de compensation industrielle a été signé, mercredi 8 février 2023, entre les Forces armées royales (FAR) et la compagnie américaine Boeing en vue de favoriser l’émergence d’une Base industrielle et technologique de défense au Royaume. Cet accord porte notamment sur le renforcement de l’autonomie des Forces Royales Air en matière de métrologie, de fabrication et de réparation en composite de différentes pièces de rechange et superstructures.

L’accord renforce également la coopération dans le domaine de la recherche et développement, et le transfert de technologies à travers la qualification de bureaux d’ingénierie marocains aux normes internationales du secteur de l’aéronautique, ainsi que la réalisation, en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) de Benguerir, d’un centre de recherche pour la fabrication d’additive avancée 4.0.

Interrogé par Le360, le président du Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (GIMAS), Karim Cheikh, explique que la fabrication additive est un procédé de création innovant qui permet d’avoir des pièces complexes qui ne s’obtiennent pas facilement par les procédés classiques.

La fabrication additive permet ainsi la création d’objets tridimensionnels à partir d’un modèle numérique, par ajouts successifs de matière pour produire des formes complexes impossibles avec les méthodes traditionnelles de moulage et d’usinage.

Selon Karim Cheikh, cette technologie qui s’est beaucoup développée en Europe et aux États-Unis existe aussi au Maroc dans l’usine de Thales, inaugurée en 2017 et spécialisée dans l’impression 3D métallique, dédiée à la fabrication de pièces de satellite et de pièces aéronautiques.

En plus d’être une technologie de pointe, la fabrication additive permet surtout un gain de temps et d’argent. «Il existe des pièces qui sont compliquées à fabriquer et qui coûtent très cher avec les procédés conventionnels et qui nécessitent en plus d’avoir toute une chaîne de fabrication. Aujourd’hui, la technologie additive permet d’avoir des pièces rapidement à l’unité sans avoir besoin de fabriquer une série de pièces. Vous pouvez en fabriquer une seule à la demande du client», précise le président du GIMAS.

Et d’ajouter: «La signature de l’accord avec l’UM6P est importante parce qu’elle va permettre de pousser cette technologie encore plus loin. La fabrication additive s’applique à l’aéronautique, mais aussi à l’automobile et à la mécanique en général. C’est une innovation majeure».

Par Safae Hadri
Le 20/02/2023 à 08h33