Les propos tenus par la ministre de l’Habitat, en réponse à une question orale à la Chambre des conseillers, mardi 24 décembre dernier, lui ont valu de vives critiques de la part des victimes.
Lors de son intervention, Nouzha Bouchareb (MP) a cherché à dédouaner son ministère de toute responsabilité, quitte à semer la confusion chez l’opinion publique, en prétendant que Bab Darna serait «une affaire de coopératives sur lesquelles le ministère n’avait aucun droit de regard».
La ministre de l’Habitat a tenté ensuite de se rattraper en fouinant dans les tiroirs de son département. Ses équipes lui auraient soufflé qu’il serait temps d’imposer le décret manquant du dispositif de la Vente d’immeubles en l’état futur d’achèvement (Vefa), à savoir celui garantissant la restitution des échéances payées en cas de non-exécution du contrat.
Quatre ans après la sortie de la nouvelle mouture de la Vefa, la ministre a voulu faire passer ce décret sans aucune concertation préalable avec les acteurs concernés, y compris les banques, les compagnies d’assurances, les promoteurs immobiliers, etc. Réuni le jeudi 2 janvier dernier, le conseil du gouvernement a mis en échec cette tentative et a décidé de suspendre l’approbation dudit décret, le temps d’approfondir et d’améliorer le texte et surtout d’élargir le débat à l’ensemble des intervenants. On a alors reproché à Bouchareb de vouloir faire cavalier seul en sortant ce décret qui tombe en plein scandale de l’escroquerie du groupe immobilier Bab Darna.
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Aux dernières nouvelles, Le360 a appris que la ministre Bouchareb a tenu, en milieu de semaine dernière, une réunion avec certains membres de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) au cours de laquelle elle aurait reconnu avoir été induite en erreur par ses proches collaborateurs qui lui auraient fait croire que le texte était prêt.
Pour remédier à cette situation, la ministre a décidé de créer une commission dont la mission consiste à mettre à plat tout le dispositif encadrant la Vefa, ouverte aux représentants des banques (GPBM), des compagnies d’assurances (FMSAR) et des promoteurs immobiliers (FNPI). La composition définitive de cette commission n’a toujours pas été arrêtée par le ministère de tutelle.