Le secteur de l’agriculture, forêt et pêche a subi une perte de 247.000 postes rien que pour le premier trimestre de 2023. Le constat est celui du quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 5 mai. C’est d’autant plus alarmant que «le secteur de l’agriculture joue un rôle important dans la détermination de la croissance et de l’emploi et contribue à hauteur de 12% à la valeur ajoutée totale tout en assurant 39,7% de l’emploi total», lit-on.
Cette hémorragie risque de s’aggraver quand on sait que l’emploi dans ce secteur, qui ne s’améliore et ne se modernise que très faiblement, reste peu rémunéré et peu qualifié et majoritairement informel en représentant d’ailleurs 97% de l’emploi dans ce secteur.
«L’évolution de l’emploi dans le secteur de l’agriculture, caractérisée par la réduction continue du nombre de personnes employées, est devenue de plus en plus récurrente sur fond de conditions climatiques difficiles que connaît notre pays. La libération de ce surplus de main-d’œuvre a été traduite par une prolifération du secteur des services qui représente 41,3% de l’emploi total, et qui reste, en dehors de certaines activités modernes, dominé par les petits métiers dans le commerce et l’artisanat», a indiqué, mardi à Rabat, le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, à l’occasion de la présentation des travaux de la rencontre sur le Compte Satellite de l’Emploi.
Aujourd’hui, la question que tout le monde se pose est de savoir où vont atterrir ces jeunes qui quittent le secteur de l’agriculture. «Les spécialistes redoutent un accru massif du phénomène de l’exode rural déjà très complexe, d’autant plus que la rémunération moyenne par salarié dans l’agriculture est inférieure de 60% à celle de l’industrie et de 73% à celle des services», lit-on.
Les chiffres du HCP sont alarmants. On estime l’effectif total des personnes ayant migré des zones rurales pour s’installer dans les villes entre 2009 et 2014 à 760.000 personnes, soit un flux moyen de 152.000 migrants par an. L’autre alternative qui s’offre aux jeunes qui ne trouvent plus leur compte dans les activités agricoles, c’est l’émigration.