Amina Benkhadra: comment le Gazoduc Africain Atlantique va stimuler la croissance et l’intégration régionale

Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). (S.Bouchrit/Le360)

Le 13/12/2024 à 08h41

VidéoIntervenant lors d’un panel organisé le jeudi 12 décembre à Rabat, dans le cadre de la 13ème édition des Atlantic Dialogues, Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a mis en exergue les nombreux avantages du futur Gazoduc Africain Atlantique pour les économies de la région et l’intégration régionale.

«Le Gazoduc Africain Atlantique est un projet structurant, intégrateur, et porteur d’une dynamique économique pour l’Afrique». C’est en ces termes que directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, a résumé les multiples avantages de ce mégaprojet gazier pour le continent. Une déclaration faite lors d’un panel consacré à l’impact de l’initiative royale pour l’Atlantique, organisé le jeudi 12 décembre, dans le cadre de la 13ème édition de la conférence internationale Atlantic Dialogues à Rabat.

Le Gazoduc Africain Atlantique (AAGP), dont le coût est estimé à 26 milliards de dollars, regroupe le projet d’extension du gazoduc Maroc-Nigéria (25 milliards de dollars), prévu sur un tracé de 5.669 kilomètres, et le gazoduc ouest-africain (975 millions de dollars), d’une longueur de 678 km.

L’AAGP partira du Nigéria et traversera 13 pays de la côte ouest-africaine pour atteindre le Maroc, où il sera connecté au Gazoduc Maghreb-Europe (GME), puis à l’ensemble du réseau gazier européen. Il desservira aussi trois pays enclavés: le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

D’après l’une des chevilles ouvrières du futur gazoduc, ce projet s’inscrit dans une dynamique et une vision du développement des relations sud-sud, à travers la coopération entre les pays africains, matérialisées par le roi Mohammed VI depuis son accession au trône. «Le projet de Gazoduc Africain Atlantique donne une dynamique nouvelle à la coopération sud-sud, parce qu’il permet d’avoir un projet d’intégration régionale, catalyseur de la croissance du continent puisqu’il concerne seize pays, dont trois pays enclavés», a-t-elle déclaré.

Créer de la prospérité et favoriser la sécurité

Selon la directrice générale de l’ONHYM, cette infrastructure gazière va également créer de la prospérité et favoriser la sécurité et la croissance dans un continent encore grandement sous-développé, et qui n’est pas encore intégré. «Et sans intégration, nous ne pouvons pas encore connaître de croissance durable», précise-t-elle. Selon la même source, la principale ambition de l’AAGP est d’accélérer l’accès à l’énergie, dans une région abritant 400 millions d’habitants, et où le taux d’électrification moyen est inférieur à 40%.

Au-delà de sa dimension énergétique, ce projet permettra également de «développer le secteur minier de ces pays qui disposent d’importants minerais critiques et stratégiques essentiels à la transition énergétique», a souligné Amina Benkhadra, précisant que l’exploitation de ces ressources minières «va créer des emplois, lutter contre la migration et favoriser le développement durable».

Le futur gazoduc pourra aussi alimenter les pays européens fortement dépendants des importations gazières. «C’est un projet structurant dans la dynamique des relations entre l’Afrique et l’Europe. Il permettra d’exporter des ressources gazières vers l’Europe et contribuer à la diversification des sources d’approvisionnement de ce continent, en dehors de ses achats depuis la Russie», a-t-elle indiqué.

Interrogée sur l’important coût de l’AAGP, Amina Benkhadra s’est voulue rassurante, précisant qu’il s’agissait d’un «projet réalisable, compétitif et rentable» qui bénéficiera à plusieurs secteurs stratégiques et au commerce international. «Nous présenterons ces opportunités et établirons des partenariats ouverts avec des fonds souverains, des institutions de financement multilatérales, des majors, ainsi que les autres compagnies qui y trouveront un intérêt», a annoncé la directrice générale de l’ONHYM.

Par Elimane Sembène et Said Bouchrit
Le 13/12/2024 à 08h41

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Bonjour, Deux chiffres diamétralement opposés dans le même article sauf erreur de ma part ; Est ce, le coût de l’AAGP, estimé à 26 milliards de dirhams, Ou Le Gazoduc Africain Atlantique (AAGP), dont le coût est estimé à 26 milliards dollars ?

Bonjour, AAGP sont coût est estimé à 25 milliards $ et son extension des pays du sahel enclavés à 975 millions $ soit environ 26 milliards $. Inchallah

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