Les zones humides, en raison de leur biodiversité exceptionnelle et de leurs fonctions écologiques vitales, sont parmi les écosystèmes les plus riches et productifs de la planète. Bien qu’elles soient mondialement reconnues pour leur importance, les zones humides restent parmi les sites naturels les plus vulnérables et dégradés.
Une Convention internationale engagée
La Convention de Ramsar est un accord international qui vise à protéger les zones humides à travers le monde, où les pays signataires s’engagent à désigner des sites d’importance internationale, appelés sites Ramsar, pour leur conservation. En encourageant la coopération internationale, cette convention promeut également la recherche scientifique et l’éducation du public sur l’importance des écosystèmes humides.
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Adoptée le 2 février 1971 en Iran, plus précisément dans la ville de Ramsar, d’où son appellation, cette convention est à l’origine de la Journée mondiale des zones humides, célébrée depuis 1997.
Les objectifs de l’Agence nationale des eaux et forêts
Depuis sa ratification par le Maroc en 1980, la Convention de Ramsar a impulsé un engagement durable dans la préservation des ressources naturelles du pays. En 2015, l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a lancé la Stratégie de conservation des zones humides au Maroc 2015-2024, visant à établir des mécanismes pour une utilisation durable de ces zones.
Par la suite, avec l’avènement de la Stratégie forêts du Maroc 2020-2030 lancée le 13 février 2020, par le roi Mohammed VI, un plan d’action national a été mis en œuvre pour accélérer les efforts de préservation des zones humides à travers une approche participative, la restauration du réseau des zones humides prioritaires, la modernisation de leur gestion et la promotion de l’écotourisme. Cette stratégie intégrée a permis l’amélioration des conditions de vie des populations locales et le renforcement de l’attachement des citoyens à ces espaces naturels.
Images récentes prises par l’ANEF au Lac Aguelmame Sidi Ali, site Ramsar dans la province de Midelt, à l’occasion de la journée mondiale des zones humides.
Comparé à 2019, où le Maroc comptait 26 sites Ramsar couvrant une superficie totale de 274.286 hectares, selon les données de l’ANEF, le pays en compte désormais 38, couvrant environ 316.086 hectares. L’ambition affichée du côté de l’agence est d’ajouter 10 nouveaux sites d’ici la fin de l’année 2024, portant ainsi le total à 48 sites Ramsar sur l’ensemble du territoire national. «Cette démarche vise à préserver les services écosystémiques des zones humides tout en favorisant un développement économique durable», révèle-t-on du côté de l’agence.
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«Dans le cadre de notre initiative, nous avons lancé plusieurs programmes de réhabilitation de la faune sauvage dans les zones humides. Par exemple, nous avons créé des radeaux de nidification pour les oiseaux d’eau douce et construit des nids artificiels pour encourager la nidification du flamant rose. Ces actions contribuent directement à améliorer les valeurs patrimoniales et les fonctions écologiques des zones humides au Maroc», souligne-t-on encore à l’ANEF.
Les actions clés de l’ANEF pour un développement durable au Maroc
«Nous avons concrétisé le volet du développement socio-économique de la Stratégie en valorisant les espaces et les savoir-faire locaux, notamment à travers le développement de chaînes de valeurs durables telles que le “Bird Watching” (l’observation des oiseaux dans leur habitat naturel) et l’écotourisme, au bénéfice des populations locales», déclare notre source.
En ce qui concerne la pêche et la pisciculture continentales, l’ANEF ajoute: «Au cours des dix dernières années, nous avons réalisé des efforts remarquables en matière de valorisation des zones humides par des opérations de repeuplement. Chaque année, plus de 20 millions d’alevins produits dans nos stations aquacoles sont déversés dans ces milieux aquatiques, principalement des cours d’eau, des lacs naturels et des plans d’eau de barrage.»
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Toujours selon l’agence, la pêche d’eau douce au Maroc fournit annuellement 15.000 tonnes de poissons, essentielles pour les populations rurales, et génère 800.000 jours de travail pour 3.000 pêcheurs. De plus, cette pratique contribue à améliorer la qualité de l’eau en luttant contre l’eutrophisation. Aussi, l’implication des autorités a pu mobiliser des associations de pêche sportive pour promouvoir une pêche durable, réduire le braconnage et développer l’écotourisme halieutique, mettant en avant la technique de pêche «No Kill» dans une vingtaine de sites réglementés.
«Conscients de la complexité inhérente à la gestion des zones humides, nous avons instauré en collaboration avec divers partenaires 12 plans d’action intégrés de restauration pour des zones humides prioritaires, telles que Sidi Boughaba, Merga Zerga, Moulouya, Lac d’Afennourir, et d’autres et avons l’ambition d’élaborer et mettre en œuvre 10 plans supplémentaires d’ici la fin de 2024», déclare-t-on à l’agence.
Cette approche vise à renforcer l’implication des partenaires institutionnels et associatifs dans la préservation de ces zones.
Sensibilisation et reconnaissance internationale
«L’Agence nationale des eaux et forêts collabore étroitement avec des ONG nationales et locales pour mener des campagnes de sensibilisation dans les sites Ramsar. Notre objectif est d’accroître la conscience environnementale locale et d’encourager activement la participation des communautés dans la préservation de ces zones humides cruciales. Ces efforts visent également à promouvoir des activités économiques respectueuses de l’environnement, assurant ainsi la pérennité de ces écosystèmes essentiels à long terme», explique l’ANEF.
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Parallèlement, selon les informations fournies par l’ANEF, un moyen de communication d’envergure internationale a été mis en place avec l’obtention du label «Ville des Zones Humides» par la ville d’Ifrane en novembre 2022, lors de la COP14 de la Convention Ramsar sur les zones humides. Cette accréditation, première du genre au Maroc, représente une reconnaissance internationale de l’engagement du pays pour la préservation de ses zones humides urbaines au bénéfice des populations et de l’environnement naturel. Les démarches en cours pour l’obtention d’un deuxième label «Ville des Zones Humides», cette fois pour la commune de Sidi Boughaba, témoignent de la continuité de ces efforts.