Le succès du marché de l’automobile d’occasion ne se dément pas. C’est ce que souligne le magazine Finances News Hebdo, précisant que 775.121 mutations ont été enregistrées en 2024, contre 677.222 en 2022, année de référence. «Représentant près de 72% du total du marché, le segment des véhicules particuliers a écoulé 537.299 unités, soit une croissance de plus de 29%. Le nombre d’unités cédées dans le segment des véhicules utilitaires légers s’élève à 237.722, enregistrant une hausse de 21%», peut-on lire.
L’année écoulée a également été marquée par une augmentation de 15% des voitures d’occasion importées, avec 15.562 immatriculations. Ce volume se rapproche de celui de 2019 (année de référence avant la crise sanitaire), où il atteignait 13.490 unités.
Signe de la vitalité du secteur, en 2023, le marché avait enregistré plus de 700.000 transactions, alors que celui des véhicules neufs n’en comptabilisait que 163.504. Le succès des véhicules d’occasion s’explique en grande partie par des facteurs économiques.
Le principal avantage d’un véhicule d’occasion est son coût, bien inférieur à celui d’un véhicule neuf. De plus, ces véhicules sont disponibles immédiatement, et la transaction peut être finalisée en quelques heures seulement, contrairement à l’achat d’un véhicule neuf, qui peut prendre plusieurs jours, voire des mois en cas de rupture de stock. Par ailleurs, le marché de l’occasion permet de trouver des modèles, des finitions ou des couleurs non disponibles chez les concessionnaires locaux.
Néanmoins, le marché reste largement dominé par l’informel, ce qui engendre de nombreuses problématiques, notamment en termes de fiabilité des documents et d’état technique des véhicules proposés. C’est pourquoi un nombre croissant de clients se tournent désormais vers des opérateurs organisés, qui offrent des garanties de 3 à 12 mois sur les véhicules vendus.
«Le secteur commence à emprunter le chemin d’une plus grande organisation. En effet, un circuit structuré se développe lentement mais sûrement. Cependant, ce dernier, encore limité, ne représente pour l’instant que 2% des transactions totales du marché, avec environ 14.000 mutations par an», rappelait le magazine dans un précédent article. Outre les garagistes, les distributeurs automobiles et les concessionnaires sont de plus en plus nombreux à créer des filiales ou des marques dédiées exclusivement à la vente de véhicules d’occasion.
Dans le cadre de la régulation de ce secteur, la Narsa a mis en place plusieurs initiatives pour structurer le marché des véhicules d’occasion. Parmi elles figure une plateforme dédiée aux mutations de véhicules, permettant à tout citoyen de vérifier en ligne la situation juridique d’un véhicule, notamment l’existence éventuelle de saisies ou d’oppositions. La Narsa collabore également avec les organismes de crédit afin de lutter contre les fraudes, notamment celles liées à la falsification des documents de mainlevée pour les véhicules achetés à crédit. L’agence a également interfacé son système d’information avec ceux de plusieurs autres institutions, telles que l’APSF (Association Professionnelle des Sociétés de Financement), la douane, la police et la gendarmerie, dans le but d’accroître la transparence et la sécurité des transactions.