Boulangerie-pâtisserie: l'augmentation du coût des matières premières inquiète les professionnels

Des pâtisseries exposées sur un étal.

Des pâtisseries exposées sur un étal. . Pixabay

La filière de la boulangerie-pâtisserie subit une inflation sans précédent des matières premières. Les professionnels sont confrontés à une hausse vertigineuse du coût de la farine, du beurre, de l’huile ou encore du chocolat... Explications.

Le 14/01/2022 à 09h14

Contacté par Le360, Noureddine Lafif, président du Conseil fédéral de la Fédération marocaine de la boulangerie et pâtisserie (FMBP), explique que le prix des matières premières utilisées dans les préparations en boulangerie et en pâtisserie se sont littéralement envolés au cours des derniers mois.

«C'est flagrant pour le beurre, dont le prix est passé de 40 à 60 dirhams le kilogramme. Même tendance pour le prix au kilogramme de la semoule, qui est désormais de 10 dirhams, contre 6 dirhams en août dernier. Quant au prix de la farine complète, il est passé de 4,50 à 7,50 dirhams le kilogramme», déplore-t-il, précisant que le prix du chocolat pâtissier a aussi augmenté de 15 à 20%. Idem pour les huiles végétales.

C’est donc un véritable appel au secours que la filière de la boulangerie-pâtisserie vient de lancer, par l’intermédiaire de la FMBP. Les professionnels de la boulangerie-pâtisserie font actuellement face à une inflation incontrôlable des matières premières nécessaires à leur métier.

Cette hausse des coûts de production fragilise l'ensemble des opérateurs, qui n’ont d’autre choix que d'augmenter de quelques dirhams leurs prix, sauf évidemment le pain blanc au blé tendre, subventionné par l’Etat.

«Tout est plus cher, cela a commencé par l’huile, puis le blé, et par conséquent la farine, et le beurre. Le prix des emballages a également grimpé. Afin d’amortir la hausse du prix de ces matières, certains boulangers-pâtissiers n’avaient d’autres choix que d’augmenter les prix de leurs produits. Les professionnels n'espèrent qu'une chose: que cette hausse ne fera pas fuir leur clientèle, alors que leur boulangerie se remet à peine de la pandémie», explique aussi le président du Conseil fédéral de la FMBP.

Chaque boulanger-pâtissier reste néanmoins maître des prix affichés dans sa boutique. Aussi, certains professionnels ont choisi de ne pas augmenter leurs prix puisqu’ils se trouvent dans des quartiers populaires, et qu’ils entretiennent des relations de proximité avec leur clientèle.

Ce n’est pas la première fois que la filière de la boulangerie-pâtisserie alerte les autorités sur l'envolée du prix des matières premières nécessaires à leur métier. En août dernier, la FMBP avait déjà dénoncé des augmentations répétées et successives qui concernaient un ensemble de matières essentielles aux professionnels de la filière.

Les fédération avait aussi dit tout son étonnement devant le «terrible silence de la filière interprofessionnelle des céréales, qui ferme les yeux sur ces augmentations», et avait réclamé une enquête sur «ces hausses» qui duraient alors «depuis plus de cinq mois». 

Par Hajar Kharroubi
Le 14/01/2022 à 09h14

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Petite précision : à Tanger, les quartiers populaires tirent leur épingle du jeu de part le fait du faible loyer des locaux ainsi que,pour la plupart, une offre moins diversifiée et donc moins de marchandise immobilisée qui coûte. Pour ma part, depuis le fameux mars 2020, je ne mets plus les pieds en ville, et, franchement ça ne me pas.

franchement ils exagèrent. quand on calcule la marge de bénéfice sur les pâtisseries, la viennoiserie, les pains spéciaux et les gâteaux (dont le prix augmente mais ne descend jamais) on se rend compte qu'ils doivent avoir honte de se plaindre.

Les professionnels que nous sommes n'auront pas le choix de répercuter cette hausse sur le consommateur. Ceux qui ne feront pas ce choix seront contraints de réduire la quantité de leur produit en ayant recours à des matières premières de basse qualité pour réduire leur coût de fabrication.

0/800