Fin de la polémique? Invité du Forum de la MAP ce mercredi 5 avril 2023, Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, a démenti les rumeurs circulant sur la qualité et la sécurité sanitaire des bovins importés du Brésil, appelant à «mettre fin à ces fausses informations, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet si fondamental pour notre pays».
Depuis l’annonce de la décision d’importer les bovins pour pallier l’insuffisance de viandes rouges sur le marché national, entre 18.000 et 20.000 têtes de bovins au total ont été importées de différents pays, a fait savoir le ministre, soulignant que 2.800 sont arrivées du Brésil «il y a à peine 10 jours».
«Nous nous sommes efforcés depuis (l’annonce de la décision d’importer les bovins, NDLR) pour recevoir le premier lot dans ce délai», a insisté le ministre, niant les informations disant que la décision d’importer des bêtes depuis le Brésil a été prise avant l’annonce officielle.
«Excellente qualité»
Une autre information démentie par Mohammed Sadiki concerne la mauvaise qualité des bovins brésiliens. Ceux-ci font partie «des meilleures races et des plus connues», a-t-il insisté, soulignant également l’«excellente qualité» de la viande produite par ces animaux.
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Le Maroc a importé du Brésil la race de bovins connue sous le nom de «Nelor», dont le Brésil produit 214 millions de têtes annuellement. Le pays exporte annuellement 1 million de têtes et 2,4 millions de tonnes de viandes de cette race vers de nombreux pays, dont les Etats-Unis, la Chine et des pays européens, a indiqué Mohammed Sadiki.
Si ces animaux sont tellement prisés «à travers le monde», c’est principalement en raison de leur mode d’élevage. «Ces bovins sont élevés en conduite libre, et non pas en stabulation entravée», a précisé Mohammed Sadiki.
Quid de la sécurité sanitaire ?
Abordant les rumeurs sur la sécurité sanitaire des bovins, Mohammed Sadiki a souligné l’absurdité de celles-ci. «Il est impossible qu’on laisse entrer quoi que ce soit au pays sans contrôle», a-t-il lancé, rappelant que «le Maroc dispose du système de contrôle sanitaire le plus rigoureux».
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Les bovins importés du Brésil ont ainsi été soumis à tous les tests nécessaires et ont été contrôlés «vigoureusement» par les vétérinaires de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). «Ces vétérinaires ont examiné les bovins au Brésil, avant qu’ils ne soient importés, et continuent à assurer leur suivi», a assuré le ministre.
Importer pour approvisionner le marché national
La pandémie de la Covid-19 et le déficit pluviométrique enregistré ces dernières années ont bouleversé les chaînes de production des viandes rouges, a rappelé Mohammed Sadiki. Cela a poussé le gouvernement à se diriger vers l’import pour à la fois pallier le manque de production et limiter la flambée des prix de viandes rouges.
«Nous nous sommes tournés vers l’import comme solution pour préserver notre troupeau national de l’abattage, tout en approvisionnant le marché et assurer notre consommation nationale durant ces six mois», a étayé le ministre.
Pourquoi le Brésil ?
Tout comme la décision d’aller vers l’import, le choix des pays de provenance a été dicté par la situation du marché. Comme l’a expliqué le ministre de l’Agriculture, «le prix des bovins importés d’Europe est élevé, ne permettant pas de faire baisser les prix sur le marché national».
Ainsi, afin d’agir sur les prix de manière «efficace» et «rapide», le ministère a exploré de nouveaux marchés. «Nous nous sommes tournés vers d’autres pays comme l’Australie et le Brésil même s’ils sont plus loin.»
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L’idée, selon Mohammed Sadiki, est aussi de diversifier les fournisseurs. «Nous avons aussi pensé à ne pas rester sur un seul marché comme l’Espagne ou la France, qui, eux-mêmes, importent des marchés desquels nous importons», a-t-il affirmé.