Le nom du nouvel exploitant du réseau de bus dans le Grand Casablanca, en remplacement de M’dina Bus dont le contrat expire fin octobre 2019, est connu. C’est finalement l’offre technique et financière de l’espagnol Alsa qui a été retenue à l’issue d’une rude bataille l’opposant à la RATP. Le nouveau délégataire devra assurer ce service dans 18 communes relevant des préfectures de Casablanca, Mohammedia et des provinces de Nouaceur et Médiouna.
Le contrat d’Alsa sera officiellement acté une fois qu’il sera soumis au vote à la prochaine session de l’ECI (Etablissement de coopération intercommunale) «Al Baida», fixée au 15 octobre prochain. La mission de contrôle et de suivi de l’exécution du contrat sera du ressort de la SDL (Société de développement local) «Casa Transports».
Son entrée en vigueur est prévue au 1er novembre prochain, coïncidant avec le démarrage d’une phase transitoire qui sera sans doute difficile à gérer. Celle-ci durera au mois un an, soit le temps qu’il faut pour espérer la réception des 700 bus engagés dans le contrat qui sera signé entre la ville et le groupe espagnol.
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Pour gagner du temps, l’ECI a opté pour une formule à incidence financière immédiate, en prenant à sa charge l’achat d’un premier lot de 350 bus qui seront mis à la disposition du nouveau délégataire. L’appel d’offres relatif à l’achat de ce lot sera tranché dans les jours qui viennent, à en croire Abdessamad Haiker, premier vice-président du Conseil de la ville, qui a été l’invité d’un débat organisé par le mouvement Oulad Derb, consacré au bilan de la gestion de la ville, mercredi à Casablanca.
Les bus hérités de M’dina Bus, appelés «biens de retour», deviendront certes la propriété de la ville, mais vu leur état de vétusté, ils sont devenus inutilisables, ajoute l’adjoint du maire de Casablanca. Le groupe Alsa, qui va devoir gérer également la phase transitoire, sera amené à opérer un vaste programme de redéploiement de son parc d’autobus déjà opérationnel dans d’autres villes (aussi bien au Maroc qu’à l’international) pour au moins réduire l’intensité de la crise au cours de cette phase transitoire.
Mais avant cela, le Conseil de la ville est appelé à trouver une solution aux employés de M’dina Bus qui observent une grève ouverte depuis mardi dernier, se plaignant des retards de salaire, entre autres. Des milliers de Casablancais ont eu beaucoup de mal pour se déplacer ces derniers jours. «Le DG de M’dina Bus a délibérément cherché à pousser les employés à faire grève, en multipliant les licenciements et les retards de salaire», commente Haiker. Ce dernier affirme que le maire a exhorté les grévistes à faire primer l’intérêt des usagers du réseau de bus et à reprendre leurs fonctions. En contrepartie, El Omari s’est engagé à garantir le versement des salaires au titre du mois de septembre avant la fin de la semaine, rapporte Haiker.