C’est une première pour le Maroc: en 2023, les opérateurs ont exporté 200 kilogrammes de résine de cannabis, à un taux de tétrahydrocannabinol (THC) inférieur à 1%, à un prix oscillant entre 1.500 et 1.800 euros le kilogramme. Ces tarifs ont varié selon les concentrations des produits commercialisés en cannabidiol (CBD) et en THC. Parallèlement, un total de 10 kilogrammes de fleurs de cannabis a été exporté, apprend-on d’une source autorisée.
Le circuit de l’exportation du cannabis est, rappelons-le, verrouillé et repose sur des contrôles rigoureux. Tout exportateur doit disposer d’une autorisation spéciale et toute opération d’exportation doit être précédée d’une déclaration détaillée incluant des informations comme l’échéancier des quantités de livraison, les identifiants des variétés de cannabis utilisées, tels qu’inscrits sur le Registre des semences et des plants de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), les quantités à exporter par pays de destination, la facture et le bon de commande afférents à l’opération d’export, les certificats d’analyse des lots exportés, comportant, entre autres, la teneur en THC.
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Les exportateurs, en plus de devoir respecter des conditions de stockage rigoureuses, doivent s’assurer que toutes les opérations –de la récolte à la transformation, jusqu’à la vente– soient réalisées en conformité avec les réglementations nationales et les cahiers des charges de l’ANRAC. Ceci inclut l’utilisation de conteneurs sécurisés et réglementés pour le transport afin de prévenir toute altération du produit.
C’est pourquoi le cannabis et les produits du cannabis fabriqués à des fins industrielles doivent être stockés au sein d’entrepôts sécurisés et surveillés appartenant à l’exportateur ou au sein des entrepôts de stockages prévus par le Code des douanes et impôts indirects. Tout opérateur doit donc enregistrer, auprès de l’ANRAC, tous ces entrepôts de stockage.
Un exportateur est aussi tenu de s’approvisionner exclusivement auprès des coopératives avec qui il est lié par des contrats de vente et veiller à ce que ces produits soient contenus dans des emballages ou dans des conteneurs réglementaires, fermés de manière à empêcher toute substitution ou mélange de leur contenu avec d’autres produits et étiquetés conformément aux dispositions de la réglementation en vigueur.
À Issaguen, au coeur de la culture de la Beldia, variété marocaine de cannabis légalisée par l’ANRAC. (A. Et-Tahiry / Le360)