Après deux baisses successives cumulées durant ce mois de septembre (de 70 centimes pour l’essence et 50 centimes pour le gasoil), tout porte à croire qu’une nouvelle baisse est prévue. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 30 septembre.
«Avec des cours mondiaux du baril de pétrole de Brent en chute, la tendance est à la baisse. À noter que le cours est descendu sous la barre des 70 dollars au début du mois, une première depuis août 2021», lit-on. Or, la répercussion sur les prix à la pompe sur le marché marocain est infime.
«Il est vrai que l’impact sur les prix à la pompe au Maroc n’est pas aussi important que les baisses des cours à l’international. Le fait est qu’il y a un décalage à l’achat des produits raffinés qui n’arrivent pas au même prix. Il faut compter un décalage d’un mois pour le prix des produits raffinés par rapport au prix du Brent, car le process est plus long pour que les produits parviennent aux clients. À noter que le prix à l’achat du brut ne représente que 50% du prix du raffiné. S’ajoutent à cela les frais de transport, la taxe, les marges des distributeurs et des stations-service. D’autres paramètres sont pris en compte, tel le cours de change», analyse Mostafa Labrak, directeur général d’Energysium Consulting, et expert en énergie cité par Les Inspirations Eco.
Le stock est inclus dans la détermination du prix final. Lorsqu’il y a un stock qui n’est pas totalement écoulé et qu’un nouveau se rajoute, le prix est fixé suivant une moyenne pondérée. L’expert souligne également que les deux baisses notées représentent près de 10% du prix du brut. La légère baisse attendue est principalement due à une économie chinoise qui a toujours du mal à rebondir. L’autre facteur est l’abondance de la production américaine qui s’élève à 13 millions de barils par jour. Dans son analyse de la situation internationale, Mostafa Labrak a précisé que la Russie avait également augmenté sa production dans le but de financer sa défense.
«Les prix vont donc être revus davantage à la baisse. Au grand bonheur du Maroc qui pourrait éventuellement voir sa facture énergétique se réduire. Un avantage également pour les consommateurs qui verront les prix à la pompe diminuer», indique le professionnel, qui précise que la fluctuation des prix est en général assujettie aux tensions géopolitiques, même si l’escalade qui s’intensifie au Moyen Orient n’a pas eu d’incidence sur les cours.