Après une accalmie des prix des carburants des mois durant, ces derniers sont aujourd’hui à la hausse. Et le mois d’août dernier restera dans les annales avec cinq augmentations consécutives en seulement 30 jours. Depuis, les prix à la pompe se sont stabilisés. «Néanmoins, en l’absence d’une issue dans le conflit entre Israël et le Hamas, des craintes d’inflation s’emparent du marché du Brent. Faut-il craindre le pire?», s’interroge le quotidien Les Inspirations Eco.
«Certes, depuis son déclenchement, ce conflit a ébranlé les marchés pétroliers puisque le prix du baril de Brent n’a cessé de grimper avec une progression de plus de 4% pour évoluer au-dessus des 90 dollars. Mais il n’y a pas de risques manifestes pour l’heure, puisque les approvisionnements en pétrole et en gaz n’ont pas été affectés», lit-on.
«Pour le moment, il est difficile d’avancer des estimations, mais visiblement, la tendance est plutôt stable et le restera tant qu’il n’y aura pas de changement. Nous restons tributaire de l’évolution de la crise géopolitique au Moyen-Orient», estime Mostafa Labrak, directeur général d’Engerysium Consulting, cité par Les Inspirations Eco.
En effet, nombreux sont ceux qui craignent qu’une escalade des tensions dans la région ne fasse grimper les prix en bloquant une voie de transit essentielle pour les cargaisons maritimes de pétrole et de gaz du Moyen-Orient vers le marché mondial.
«Bien que les deux belligérants ne soient pas producteurs de pétrole, ils sont entourés de grands producteurs. C’est ainsi qu’une propagation du conflit peut compliquer la situation, mais tant qu’il est confiné dans les territoires occupés par Israël, les répercussions ne seront pas très importantes sur les cours», commente Labrak, lequel précise que si l’Iran est impliqué, les dommages collatéraux peuvent être conséquents avec une forte flambée des prix.
«A noter que ce pays contrôle le détroit d’Ormuz par lequel transitent près de 17.000 millions de barils par jour, soit plus de 20% du pétrole consommé dans le monde, et un tiers des expéditions maritimes de gaz, ce qui en fait une artère énergétique vitale pour les marchés mondiaux», lit-on encore. Si l’Iran cherchait à bloquer cette route, cela aurait des conséquences majeures pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz provenant du Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL). Environ 16% des exportations du Qatar ont été expédiées vers l’UE l’année dernière, ce qui fait de ce pays la deuxième source de GNL de l’Europe après les États-Unis. Ces approvisionnements sont considérés comme cruciaux depuis la fin des importations de gaz par gazoduc en provenance de Russie, l’année dernière.