CDG Capital: pourquoi le taux directeur devrait stagner

Ahmed Zhani, économiste en chef à CDG Capital.

Ahmed Zhani, économiste en chef à CDG Capital.

Revue de presseBank Al-Maghrib devrait maintenir, lors de son conseil prévu le 20 juin, le taux directeur à son niveau actuel de 3%, a indiqué l’économiste en chef de CDG Capital, Ahmed Zhani. Voici ses arguments. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Le Matin.

Le 15/06/2023 à 20h20

Bank Al-Maghrib devrait maintenir son taux directeur à son niveau actuel, a indiqué Ahmed Zhani, économiste en chef de CDG Capital lors de son intervention à la 1ère conférence du Cycle de webinaires sur les résultats et perspectives des sociétés cotées, organisé par la Bourse de Casablanca et l’Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB).

Cité par le quotidien Le Matin, Zhani a expliqué le maintien du taux directeur par la fragilité de la reprise économique, sous l’effet associé de la sécheresse, de la baisse de la demande étrangère et de la consommation des ménages.

L’économiste évoque également le faible impact de la politique monétaire sur la stabilité des prix, compte tenu de la nature des tensions inflationnistes et de la faiblesse du canal des anticipations dans les ménages marocains. Zhani a relevé qu’à l’exception de la baisse des prix des importations en matières premières et énergétiques, l’évolution de la conjoncture internationale induit une baisse prévue de la part de la demande étrangère et des investissements directs étrangers (IDE) ainsi qu’un rétrécissement des conditions de financement à l’international.

Ces faits engendrent pour l’économie nationale une réduction des coûts de la production manufacturière, un ralentissement du rythme de creusement du déficit commercial, une baisse de l’inflation importée et une hausse des coûts du financement à l’international.

L’économiste a indiqué qu’une masse monétaire toujours en hausse conjuguée à l’accroissement de sa composante liquide, pourrait générer un risque bilanciel pour les banques, compte tenu de la prépondérance des engagements à moyen et long terme, notamment en prêts immobiliers. «La forte hausse de la circulation fiduciaire à un rythme largement supérieur à la croissance réelle du PIB représente une source d’accroissement du secteur informel, d’inflation de type monétaire et d’un marché de change parallèle», a-t-il expliqué, relevant que la hausse de la partie liquide de la masse monétaire est une composante à surveiller au cours des prochaines années.

Par Nabil Ouzzane
Le 15/06/2023 à 20h20