La menace en mer Rouge est loin de faiblir. Le constat vient du quotidien Les Inspirations Eco qui, dans son édition du mercredi 22 mai, cite à ce propos le World container index (WCI) de Drewry. «Aujourd’hui, les prix affichent encore une nouvelle augmentation. Selon nos informations, le prix du conteneur de 40 pieds aurait ainsi atteint 6.000 dollars et celui de 20 pieds s’élève à 3.000 dollars», lit-on.
Une tendance haussière qui va perdurer. Cela étant, les échanges inter-méditerranéens ne sont pas impactés par cette crise. Mieux, avec les changements d’itinéraires induits par la crise, les compagnies maritimes s’orientent vers les ports de la Méditerranée, dont ceux de Casablanca et Tanger Med, qui sont devenus des hubs.
Une aubaine pour le Maroc, selon les professionnels du maritime. «Certes, le risque d’une congestion au niveau des ports n’est pas écarté mais, pour l’heure, les ports marocains maîtrisent la situation et arrivent à gérer les flux importants des navires qui accostent. La compétitivité et la qualité du rendement restent un atout», confirme Aziz Mantrach, vice-président de l’ASMEX et président de la commission logistique de l’association, cité par le quotidien. Cette forte affluence représente une grande opportunité pour le Maroc, qui est devenu le centre maritime du monde.
Pour l’expert Najib Cherfaoui, le Royaume est en mesure d’offrir d’autres alternatives aussi attractives. Il s’agit du port de Dakhla que certains grands armateurs de la place convoitent. Par ailleurs, la hausse attendue est motivée par une demande accrue, alors qu’une pénurie touche les conteneurs vides.
«Pour résorber cette crise persistante, les compagnies maritimes ont déployé récemment des navires dotés d’une plus grande capacité afin de pouvoir répondre à la demande», lit-on encore.
S’agissant des répercussions mondiales, un récent rapport de la Banque mondiale confirme un recul du volume du trafic passant par le Canal de Suez et le détroit de Bab El-Mandeb, lequel aurait chuté de moitié à fin mars 2024, alors que l’itinéraire alternatif, via la route du cap de Bonne-Espérance, a connu une augmentation de 100% de la navigation.
Les itinéraires plus longs requis par la situation actuelle ont augmenté les trajets parcourus par les cargos et les pétroliers d’une distance allant jusqu’à 53%, entraînant une hausse des émissions de CO2 en raison de la consommation supplémentaire de carburant. D’un point de vue économique, la crise a entraîné une flambée des taux de fret et des coûts de l’assurance maritime, contribuant à l’inflation et affectant négativement l’économie internationale du transport maritime.