Badr Lazrak, chercheur en droit des affaires et en économie à l’Université Hassan II de Casablanca, a souligné, dans un entretien avec Le360, l’importance qu’accorde le roi Mohammed VI à la décarbonisation de son économie et aux énergies renouvelables, comme en témoigne la validation qu’il a accordée au projet «Offre Maroc» de production d’hydrogène vert, en appelant l’exécutif à sa mise en œuvre dans les meilleurs délais.
«Après la crise qu’a connue le marché des hydrocarbures et suite à l’adoption du Code des investissements, le Royaume a maintenant rendez-vous avec l’accélération du chantier énergétique», a affirmé l’expert. Selon lui, «le Maroc a décidé de fixer plus son choix sur les énergies éoliennes et solaires avec la troisième station de Noor en cours de réalisation».
Le Maroc va donc renforcer «ses capacités dans ce domaine sans omettre l’hydrogène vert, énergie sur laquelle le Roi a insisté dans son discours en indiquant que l’offre du Maroc sera réalisable et que les investissements dans ce secteur sont devenus une priorité».
Badr Lazrak a également mis l’accent sur la nécessité de «lier les énergies renouvelables aux autres secteurs, le Royaume étant déterminé à renouveler son identité industrielle avec une économie qui repose, en plus de l’agriculture et des services, sur l’industrialisation et les énergies renouvelables».
Le Maroc veut ainsi, «grâce aux énergies renouvelables, s’assurer une souveraineté et une stabilité dans les domaines de la croissance et de la production», a-t-il expliqué.
Lire aussi : Hydrogène vert: le Roi valide «l’Offre Maroc» et appelle le gouvernement à accélérer sa mise en œuvre
Toujours selon l’universitaire, «la production automobile dans toutes ses composantes, dont la fabrication de batteries, doit se nourrir des énergies renouvelables». Il y aura également «l’association des phosphates pour la fabrication de batteries Made in Morocco, et cette technologie va permettre au Maroc de transformer les unités de production en des chaînes proprement marocaines à 100%».
Ces grands chantiers seront réalisés en partenariat avec plusieurs pays européens, notamment le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne, a poursuivi Badr Lazrak, précisant qu’«une partie de l’hydrogène vert sera consacrée à la consommation interne et l’autre à l’exportation». L’hydrogène vert «contribuera aussi à assurer la sécurité énergétique des partenaires du Maroc qui pâtissent de la guerre Russie-Ukraine».
Lire aussi : Produire, valoriser puis exporter: des experts décryptent les enjeux de l’hydrogène vert au Maroc
Le roi Mohammed VI a mis l’accent, dans son discours du 29 juillet 2023, sur le lancement, à son initiative, du Programme d’investissement vert du Groupe OCP: «Nous avons donné un coup d’accélérateur au plan de déploiement des énergies renouvelables» suite à la réunion que «Nous avons présidée à cette fin».
Le Souverain a en outre précisé que «le gouvernement a élaboré le projet Offre Maroc pour l’hydrogène vert». À cet égard, il a appelé: «Nous engageons le gouvernement à entreprendre la mise en œuvre rapide et qualitative de ce projet, de manière à valoriser les atouts dont dispose Notre pays en la matière et à répondre au mieux aux projets portés par les investisseurs mondiaux dans cette filière prometteuse».
Pour rappel, le Programme d’investissement vert du Groupe OCP s’inscrit dans «le prolongement de la Vision de Sa Majesté le roi Mohammed VI en matière de transition énergétique et de développement des énergies renouvelables», comme le décrit le groupe phosphatier. Ce programme couvre la période allant de 2023 à 2027, et porte sur un montant d’investissement de 130 milliards de dirhams.