Contrôle technique: retour à la case départ pour l’appel à concurrence

Centre de contrôle technique.

Revue de presseAlors que des centaines de candidats attendaient fébrilement les résultats de l’appel à concurrence pour l’ouverture de nouveaux centres de contrôle technique, la NARSA a décidé d’annuler purement et simplement la procédure. Une décision qui rebat les cartes d’un secteur déjà sous tension, et qui pourrait entraîner une vague de contentieux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 24/04/2025 à 22h22

C’est désormais officiel: l’appel à concurrence pour l’ouverture de nouveaux centres de contrôle technique est annulé. Une décision qui tombe comme un couperet pour les centaines de soumissionnaires engagés depuis plus d’un an dans un processus désormais caduc, indique L’Economiste dans son édition du vendredi 25 avril.

Réunie le mardi 22 avril, la 13ème session du conseil d’administration de la NARSA (Agence nationale de la sécurité routière) a tranché: annulation pure et simple de l’appel lancé début 2024 et lancement imminent d’une nouvelle consultation, cette fois alignée sur le schéma directeur 2025-2028.

Cette décision consacre la position ferme du ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, qui s’était toujours montré sceptique vis-à-vis de cette opération. «Il a refusé de cautionner un processus qu’il n’avait pas initié, et a tenu bon face aux nombreuses pressions», confie un acteur du secteur cité par L’Economiste.

Depuis des mois, les candidats s’impatientaient. Certains avaient même manifesté la veille du conseil devant le siège de la NARSA pour dénoncer les retards à répétition dans la publication des résultats. D’autres sont allés plus loin, sollicitant l’arbitrage du cabinet royal ou menaçant de porter plainte contre l’État pour compenser les investissements déjà engagés.

Le schéma initial comportait de nombreuses dérogations controversées, notamment la possibilité de sélection en cas de notations ex æquo sans limitation du nombre de lauréats, implantation autorisée dans le même périmètre géographique, ou encore exemption de certification ISO 17020. Des conditions jugées trop laxistes par les professionnels du secteur, qui y voyaient une menace directe à la pérennité des centres déjà existants.

Le nouveau schéma directeur 2025-2028 change la donne, lit-on encore. Le futur appel à concurrence, en cours de préparation, prévoit l’autorisation de 240 nouveaux centres, qui viendront s’ajouter aux 445 déjà en activité. Mais cette fois, la répartition géographique fera l’objet d’un encadrement strict. Le «chaînage» permettra d’éviter la concentration excessive dans certaines zones, comme les 7 centres initialement projetés dans la seule préfecture de Skhirat-Témara.

L’objectif, optimiser la couverture nationale tout en assurant la viabilité économique des nouvelles structures. Pour les soumissionnaires, c’est l’inquiétude, relève L’Economiste. Qu’adviendra-t-il de leur dossier initial? Seront-ils autorisés à postuler à nouveau? Et surtout, pourront-ils espérer un dédommagement pour les dépenses engagées depuis janvier 2024? «J’ai investi plus de 3,5 millions de dirhams, preuves à l’appui», affirme une candidate qui n’exclut pas une action en justice. Une menace de contentieux que partagent de nombreux autres postulants lésés.

De leur côté, les centres de contrôle technique actuellement en activité gardent le silence, mais la perspective d’une augmentation de plus de 50% du nombre d’unités autorisées fait craindre une chute brutale du chiffre d’affaires. Avec un taux d’occupation annuel moyen de 58%, bien en dessous du seuil de rentabilité, les marges sont déjà étroites. L’arrivée massive de nouveaux concurrents pourrait faire basculer de nombreux opérateurs dans le rouge.

Par Nabil Ouzzane
Le 24/04/2025 à 22h22

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