Covid-19. Casse-tête chinois: fermer les usines ou laisser filer les opportunités?

Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie et du commerce.

Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie et du commerce. . DR

Lors de son passage, mardi, devant les membres de la chambre des conseillers, Moulay Hafid Elalamy a soulevé à nouveau la problématique des foyers de contamination dans les lieux de travail. L’activité économique, a-t-il laissé entendre, doit tôt ou tard reprendre, et le risque zéro n’existe pas.

Le 28/04/2020 à 17h07

Ce mardi 28 avril, lors de la séance des questions orales à la chambre des conseillers, le ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy (MHE) a d’abord tenu à rassurer qu’une commission interministérielle veille, de manière ferme, au respect des mesures préventives exigées par les autorités sanitaires, n’hésitant pas à fermer les usines ne répondant pas aux normes de sécurité et de protection contre le coronavirus.

Evoquant le cas de l’unité Emo Clinic, située à Aïn Sebaa, dans laquelle un foyer de contamination a été enregistré après avoir touché plus de 130 collaborateurs (rices), MHE rappelle que les incidents de ce type peuvent surgir à tout moment, quitte à ce qu’on rouvre les usines d’ici un ou deux ans. «La femme qui se charge de la distribution des masques a dû infecter ses collègues. Ce sont des choses qui arrivent. Le risque zéro n’existe pas», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministre de l’Industrie se dit confiant en une sortie de crise. «L’économie marocaine va certes connaître des difficultés. Nous devons sortir de la crise en étant prêts. Mais d’abord, mettons-nous d’accord. Est-ce qu’on doit rouvrir ou non les usines?», s'est-il interrogé. MHE invite à regarder du côté des «opportunités inimaginables» qui s’ouvriront après la crise et que le Maroc n’a pas vu depuis plusieurs décennies.

Plusieurs économistes s’accordent à dire que le Maroc a tout à gagner de la nouvelle reconfiguration des chaînes de valeur qui se dessinent à l’échelle internationale. Prenant part il y a une semaine à un débat en visioconférence sur les répercussions de la crise du Covid-19, à l’initiative de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), l’économiste français Daniel Cohen anticipe la fin de la mondialisation centrée sur la Chine, celle qui s’appuie sur des chaînes de valeur désintégrées, près des bassins à bas coût (produire moins cher en allant loin).

«Les pays riches ont besoin de s’appuyer sur des sous-traitants meilleur marché. Au sein même de l’Europe, il y a d’énormes réserves de main d’œuvre bon marché (Roumanie, etc) qui vont être davantage sollicitées. Pour l’instant, c’est pragmatique. Ce sont juste les distances parcourues qui vont se raccourcir et, peut-être, il y aura une réindustrialisation partielle des pays les plus riches. Mais je ne crois pas que ce sera le phénomène dominant. En réalité, ce qu’on appelle démondialisation, cela peut vouloir dire re-régionalisation de l’économie mondiale. C’est une bonne nouvelle pour un pays comme le Maroc», a expliqué Daniel Cohen.

Par Wadie El Mouden
Le 28/04/2020 à 17h07

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Nous devrions instaurer un système sociaux économiques casi totalitaire a l'ensemble du territoire marocain,de réintégrer toute forme de mouvement qui nous amène a un travail runumirateur.que sa soi individuelle.ou collectif.par cette mesure l'état marocain utilise dans sa politique un donimeratur commun d'impôt une restourn a faible eqoution pour pouvoir garder son économie casi intact .est pouvoir garder aussi un faible taux de pcycause relié au covide 19 .ect

En faisant un accord de libre échange ( ALE) avec la Turquie , pays qui a une industrie plus performante que la nôtre car copiée sur le modèle de leurs voisins européens , le Maroc a tué une grande partie de son Industrie textile et les emplois qui vont avec....OR, ce sont ces industries textiles qui font aujourd'hui défaut au Maroc pour la fabrication massive de différents types de masques, de surblouses et autres...pour la consommation nationale et pour l’exportation.... La Turquie va donc profiter du vide laissé par les entreprises textiles marocaines sacrifiées sur l'autel de cet ALE à leur profit pour exporter ses produits , en particulier ceux de lutte contre le covid19 , vers le marché européen entre autres....Cette crise du covid19 va faire mesurer à notre ministre de l'Industrie EL ALAMY que chaque future décision prise concernant des ALE devra être mûrement réfléchie pour éviter de tuer l'économie nationale et ses futurs marchés nationaux et pour l'export.

Tout est dans l'analyse rigoureuse des chiffres et statistiques qui servent de base à toutes expertises rigoureuses. Si les autorités arrivent à gérer sérieusement la situation avec la fermeté légale et nécessaire envers les spéculateurs et les inconscients qui violent le confinement, cette pandémie peut être une véritable aubaine économique pour le Pays. De plus, si nos autorités arrivent à tirer des leçons en analysant et en corrigeant toutes les défaillances socio-économiques enregistrées dans le pays au cours de cette pandémie, le Maroc pourra repartir sur des bases socio-économiques encore plus solides et prometteuses. Le confinement aura au moins eu l' avantage de mesurer le degré de civisme et de patriotisme de nos compatriotes ainsi que la capacité de nos forces de l'ordre à faire appliquer la Loi, points qui sont très importants pour quantifier la stabilité du Pays et la confiance des Marocains envers leurs institutions. Tous les économistes savent que la stabilité et la confiance sont des paramètres très importants pour tout investisseur national ou étranger.

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