La région de Dakhla-Oued Eddahab s’impose comme un modèle de réussite en matière de développement agricole dans les zones arides. Un secteur agricole dynamique et innovant y a vu le jour, transformant le désert en un véritable pôle de production de primeurs à forte valeur ajoutée, principalement les tomates et les pastèques.
Ce succès repose sur l’aménagement de grandes surfaces irriguées, couvertes et dotées de technologies hydro-agricoles de dernière génération. Ces investissements ont permis d’accroître la productivité des terres, de créer de nombreux emplois et de fournir des produits agricoles à forte compétitivité, capables de se positionner avantageusement sur les marchés internationaux.
Le climat océanique tempéré, caractérisé par des températures modérées tout au long de l’année, une faible amplitude thermique entre le jour et la nuit, ainsi qu’un ensoleillement constant, constitue un atout naturel majeur. À cela s’ajoute la présence d’une nappe phréatique abondante, en attendant la mise en service d’un projet stratégique de station de dessalement de l’eau de mer destiné à préserver les ressources souterraines.
Une dynamique portée par les acteurs locaux
Selon Ahmed Fal Ahmed, producteur de melon charentais et délégué de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural dans la région, cette dynamique agricole s’accompagne d’un fort ancrage territorial. «De nombreuses entreprises se sont regroupées pour créer un écosystème agricole solide, qui favorise l’inclusion des jeunes et des habitants de la région dans le tissu économique local», affirme ce Sahraoui pur jus, précisant que l’agriculture a permis de sédentariser de nombreuses familles et groupements jadis nomades.
Le responsable souligne également la croissance remarquable de la production cette année. Le rendement est passé de 45 tonnes par hectare à 54 tonnes, preuve de l’efficacité des méthodes employées et de l’adaptation des cultures au climat saharien.
Des projets royaux, un avenir prometteur
La vision royale accorde une place centrale à la région de Dakhla dans la stratégie de développement agricole du pays. Le projet phare à venir est celui de la station de dessalement de l’eau de mer, qui alimentera 5.000 hectares de terres agricoles. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une approche durable et innovante de gestion des ressources hydriques, tout en renforçant la souveraineté alimentaire du Royaume.
Dakhla Oued-Eddahab: comment le Maroc a réussi à développer l’agriculture dans son Sahara. (S.Bouaamoud/Le360)
En complément, le futur port Dakhla Atlantique jouera un rôle déterminant. Véritable hub logistique, il facilitera les échanges commerciaux entre le Maroc, l’Afrique subsaharienne, l’Europe et l’Amérique, renforçant ainsi l’intégration de la région dans les chaînes de valeur agricoles mondiales.
On l’aura compris, ce qui se joue aujourd’hui à Dakhla dépasse le simple cadre régional. C’est une vision d’ensemble, portée par la volonté de faire du Sahara marocain un levier stratégique de développement. L’agriculture, alliée à l’innovation et à la durabilité, devient ainsi un moteur de transformation économique, sociale et territoriale.
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