Pour combler le fossé entre l’offre et la demande en eau, le Maroc mise sur le dessalement. D’ici 2030, le Royaume entend multiplier par près de huit sa capacité actuelle, en passant de 250 millions de m³ par an, produites à travers 15 stations, à 1,9 milliard de m³, apprend-on de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).
L’ONEE affirme que le Maroc est particulièrement bien positionné pour relever ce défi. Avec ses 3.500 km de côtes, le Royaume dispose d’un accès privilégié à la mer. «Cette position géographique favorable est renforcée par une politique énergétique, impulsée par le roi Mohammed VI, qui a permis d’intégrer largement les énergies renouvelables dans le mix énergétique national. Ce choix stratégique réduit non seulement le coût de production de l’eau dessalée, mais limite également l’empreinte carbone de chaque station de dessalement, répondant ainsi aux impératifs de durabilité et de respect de l’environnement», fait-on savoir.
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Actuellement, l’ONEE opère 12 stations de dessalement avec une capacité totale de 85 millions de m³ par an. «Cette capacité sera augmentée de plus de 740 millions de m³ par an à l’horizon 2030 à travers 9 nouvelles stations de dessalement, dont 2 sont en cours de réalisation (stations de Casablanca et de Sidi Ifni)», indique l’office.
En 2025, trois projets stratégiques verront leurs travaux progresser, contribuant ainsi à renforcer cette capacité. Dans la région de Casablanca-Settat, le projet consiste en la construction de la station de dessalement du Grand Casablanca, lequel sera accompagné par la mise en place d’une ligne électrique.
Cette ligne, d’un coût de 259 millions de dirhams (MDH), permettra de fournir l’énergie nécessaire pour une production continue d’eau dessalée. La contribution prévue pour 2025 dans ce projet s’élève à 135,2 MDH, selon la note sur la répartition d’investissement accompagnant le PLF.
Les travaux se poursuivront, par ailleurs, pour la construction de la nouvelle station de dessalement à Laâyoune, dont le coût total s’élève à 480 MDH et qui bénéficiera d’une dotation de 230 MDH en 2025. Un projet similaire est en cours à Dakhla, avec un coût total estimé à 450 MDH et une contribution prévue de 245 MDH pour 2025. Au total, les travaux pour ces trois stations mobiliseront un budget de 1,189 milliard de dirhams, dont 610,2 MDH seront investis en 2025.
Le chantier de la station de dessalement de Dakhla vu du ciel. (S.Bouaamoud/Le360)
L’approche environnementale est au cœur de cette stratégie de dessalement. Chaque projet fait l’objet d’une étude d’impact environnemental minutieuse pour minimiser les effets sur l’écosystème marin. Une attention particulière est portée au traitement des saumures, un sous-produit de la dessalinisation. Afin de garantir que leur rejet ne perturbe pas l’environnement marin, des modélisations numériques avancées sont réalisées pour optimiser la dilution des saumures et réduire ainsi leur impact écologique.
Un programme de suivi environnemental rigoureux accompagne chaque station de dessalement tout au long de son exploitation. Ce dispositif de surveillance permet d’évaluer en continu l’efficacité des mesures de protection environnementale, assure l’ONEE.