Casablanca: la plus grande station de dessalement d’AfriqueLa station est appelée à être de loin la plus importante plateforme du genre dans toute l’Afrique. Le projet en est actuellement au stade de l’ouverture des plis de l’appel d’offres, le processus de sélection devant aboutir à la signature du contrat au cours du premier semestre de l’année prochaine. Quant au démarrage des travaux, celui-ci est prévu en juin 2023, tandis que la mise en service de la première phase du projet est attendue pour juin 2026 (à partir de 2030 pour la seconde phase).
Six consortiums ont postulé à ce marché initié par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE-Branche eau) le 21 mars dernier. Il s’agit de l’espagnol Abengoa avec le français Engie, du japonais Mitsui, du chinois CCCC, du marocain Nareva (avec Suez) ou encore de l’espagnol Acciona. Notons qu’Abengoa est déjà en charge de l’usine de dessalement d’Agadir.
Le mégaprojet d'usine de dessalement de l’eau de mer de Casablanca porte sur une capacité de 548.000 m3 par jour (200 millions de m3 par an) extensible à 822.000 m3 par jour d’eau traitée (300 millions de m3 par an), y compris les travaux maritimes de prise d’eau de mer et de rejet, ainsi que son alimentation électrique essentiellement par des sources d’énergie renouvelable. Il doit également fournir de l’eau dessalée pour l’irrigation d’un périmètre de 5.000 hectares.
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L’aire concernée par le projet est répartie en trois zones géographiques avec une population estimée à environ 6,7 millions d’habitants en 2020: le Grand Casablanca, Berrechid-Settat et El Jadida-Azemmour. L’emplacement choisi pour la future plateforme se situe au sud de Casablanca, près du Bir Jdid, sur un terrain de 50 hectares.
Agadir: pour l’eau potable et pour l’irrigationMise en service de manière progressive depuis janvier 2022, l’usine de dessalement de l’eau de mer d’Agadir, dans la région de Chtouka-Aït Baha, atteint peu à peu sa vitesse de croisière.
Opérationnelle donc, la station est en effet l'une des plus importantes structures du genre à l’échelle non seulement nationale, mais aussi de l’Afrique et du pourtour méditerranéen, et permettra de répondre durablement aux besoins en eau. Autant pour la population de cette région que pour les agriculteurs du bassin Souss-Massa. Dans une première phase, le projet produira quelque 275.000 m3 d'eau dessalinisée par jour. Une capacité qui sera portée à 140 millions de m3 par an une fois l’extension de l’actuelle plateforme réalisée. A terme, toute la ville d’Agadir et sa région (une population de 1,6 million d’âmes) seront desservies en eau potable issue de cette station.
Le projet couvrira également les besoins en irrigation de 1.200 exploitations agricoles totalisant 15.000 hectares et situées dans le plus grand bassin de culture des primeurs au Royaume. Aujourd’hui, la station produit 110.000 m3 par jour et ce sont près de 100 exploitations agricoles qui bénéficient actuellement d'eau d’irrigation.
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Cette structure est le résultat d’un partenariat public-privé (PPP) associant le ministère de l’Agriculture, l’ONEE, l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA) du Souss-Massa, la société Abengoa et des opérateurs agricoles privés. Le coût global du projet est de 4,4 milliards de dirhams.
Oriental: juguler un stress hydrique chroniqueLe projet en est actuellement à la phase de l’étude de faisabilité et de mise en œuvre, un marché remporté par le consortium CID-Agroconcept-Medsurvey à l’issue d’un appel d’offres lancé le 12 mai dernier.
D’une capacité de 100 millions de m3 qui pourra être portée à 200 millions de m3, la future station sera construite à Nador dans le cadre, là encore, d'un PPP. Le projet a fait l'objet d'une convention de partenariat entre le ministère de l’Equipement et de l’Eau et le Conseil de la région de l’Oriental. Celle-ci porte sur un programme auquel un budget de plus de 1,3 milliard de dirhams a été alloué.
Considérée comme cruciale et urgente pour la région de l'Oriental, dont les habitants subissent les conséquences d’un important déficit hydrique, cette station viendra renforcer les ressources en eau du bassin de la Moulouya, afin de sécuriser l’approvisionnement en eau potable des villes de Nador, d’Oujda, de Berkane, de Taourirt, ou encore de Saïdia. La station pourrait également contribuer à la satisfaction de certains besoins en eau d’irrigation dans les zones agricoles du bassin de la Moulouya.
Laâyoune: doublement des capacitésDéjà dotée d’une station de dessalement d’eau de mer, Laâyoune s’apprête à abriter une nouvelle plateforme, qui est en fait une extension de la première. Cette station devrait permettre de satisfaire graduellement les besoins en eau potable de tous les habitants de Laâyoune et de ses régions proches. Sa mise en service est une question de semaines, voire de jours.
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Cette nouvelle station est réalisée pour un investissement de 670 millions de dirhams. Elle aura une capacité de production de 26.000 m3/jour, qui vont s’ajouter aux 26.000 m3/j de la première station et aux 10.000 m3/j d’eaux souterraines, soit une capacité de production de 62.000 m3/j.
Dakhla: un station à base d’énergie propre et pour l’irrigation en plein désertLe défi est non pas double, mais triple pour la station de dessalement de Dakhla: édifier une plateforme alimentée exclusivement par une énergie propre et dédiée, notamment, à l’agriculture dans un milieu désertique.
C’est désormais sur les rails. Le mémorandum d'entente et des conventions de partenariat entre les secteurs public et privé pour la création, à Dakhla, d'une station de dessalement d'eau de mer et d'un parc éolien a été signé en juin dernier. Une fois mise en service, cette structure assurera l'approvisionnement en eau d'irrigation pour quelque 5.000 hectares, ainsi qu'en eau potable pour la ville de Dakhla et ses environs (Bir Anzarane et le nouveau port Atlantique de Dakhla).
La principale particularité de cette plateforme est qu’elle opérera à base d’énergie propre. Un parc éolien sera développé pour répondre aux besoins en énergie électrique de l'unité de dessalement.
La capacité de production d'eau dessalée est estimée à 37 millions de m3 par an. Le coût de l'infrastructure est estimé à environ 2 milliards de dirhams. Les travaux de construction devraient commencer dans un proche avenir, la station de dessalement et le parc éolien devant être opérationnels dans un délai de 30 mois à partir de la date de signature du mémorandum.