«Des ferries et navires marocains devront entrer sur le marché de la traversée du détroit de Gibraltar», écrit Les Inspirations Éco de ce jeudi 25 avril 2024, expliquant qu’il s’agit «d’une des retombées prévues avec l’entrée du Suédois Stena Line dans le tour de table de la compagnie marocaine Africa Morocco Link».
«On s’attend ainsi à l’arrivée de six nouveaux navires pour augmenter les capacités en nombre de la flotte d’Africa Morocco Link», et de nouvelles lignes au départ de plusieurs ports du nord du Maroc, qui vont relier l’Espagne, la France et l’Italie, explique le quotidien.
Cependant, pour la saison estivale qui s’annonce, le délai pour le développement de la flotte d’Africa Morocco Link semble trop court, car «l’option d’affrètement express de nouveaux navires pour soutenir la forte demande durant l’été, avec l’opération Marhaba qui marque le retour des Marocains du Monde, pourrait servir de bouée de sauvetage, afin de mieux tirer son épingle du jeu en cette haute saison», présume Les Inspirations Éco.
En théorie, le trafic maritime du détroit de Gibraltar se partage en un certain nombre d’autorisations octroyées à des compagnies marocaines et espagnoles, sauf que, du côté marocain, on attend encore la relance du pavillon national pour poursuivre cette activité.
L’écrasante majorité de ces navires était, par le passé, étrangère.
Créée en 2016, Africa Morocco Link est aujourd’hui encore l’une des très rares compagnies maritimes à se lancer chaque année dans cette opération.
La compagnie, désormais détenue par l’opérateur de transport routier CTM, espère réussir à endosser un rôle d’acteur multi-modal, par la combinaison d’une offre maritime à une autre, routière.
L’enjeu est en effet de taille: l’opération Marhaba génère un milliard d’euros (l’équivalent de près de 10 milliards de dirhams) de chiffre d’affaires annuel: «pour le Suédois Stena Line, l’entrée dans le capital d’Africa Morocco Link a justement pour objectif de tirer profit au maximum du potentiel qu’offre cet axe stratégique dans les échanges commerciaux et de transport de voyageurs entre l’Afrique et l’Europe. D’ailleurs, le constat qui se dégage ces derniers temps est l’intérêt grandissant des compagnies maritimes non méditerranéennes pour la traversée du détroit, ce qui en dit long sur les opportunités et les enjeux. En septembre dernier, l’armateur danois DFDS (Det Forenede Dampskibs-Selskab) Seaways a racheté FRS Ibéria/Maroc», écrit Les Inspirations Éco.
L’année dernière, ce sont près de 32 ferries et navires qui ont été mobilisés pour opérer sur un total de 12 lignes maritimes, afin de relier les ports marocains avec ceux d’Espagne, de France et d’Italie.
Pas moins de 538 voyages hebdomadaires ont été possibles, avec une capacité totale d’accueil de 501.000 passagers et 136.000 voitures.