La dette publique au Maroc ne cesse de battre des records historiques. À elle seule, la dette du Trésor a dépassé en 2023 le seuil de 1.000 milliards de dirhams. Driss El Azami El Idrissi, ancien ministre PJD chargé du Budget, avait déploré l’aggravation de l’endettement, qui s’était alourdi de 140 milliards de dirhams durant la période 2022-2024.
Interrogée à ce sujet lors de son passage dans l’émission «Grand Format-Le360», Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, s’est voulue rassurante. «Le risque de soutenabilité est maîtrisé», affirme-t-elle, ajoutant que le ratio dette publique/Trésor se situe actuellement à un niveau inférieur à 70%, alors qu’il était à plus de 72% en 2020. «La tendance est à la baisse et c’est l’engagement du gouvernement», insiste-t-elle.
La ministre invite à regarder de plus près la structure de la dette pour mesurer les marges de manœuvre dont dispose le gouvernement. «La part de la dette intérieure dans le portefeuille de la dette du Trésor dépasse les 75%. Ensuite, la structure de la dette est essentiellement à long terme et son coût moyen se situe autour de 3%. Cette dette est adossée pour l’essentiel (90%) à des taux fixes», ajoute la ministre.
L’argentière du Royaume réitère également l’engagement du gouvernement de «rester sur le palier de 70% du PIB, peut-être un peu moins». Cet engagement, dit-elle, «se vérifie depuis deux ans, appuyé par une programmation budgétaire triennale».
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Nadia Fettah tient toutefois à préciser que le gouvernement n’a pas l’intention d’accélérer la baisse de l’endettement pour ne pas «contrarier la trajectoire des réformes et les conditions de réalisation de la croissance souhaitée, surtout après les multiples crises vécues ces dernières années».
La ministre s’est aussi félicitée de l’amélioration de la notation de l’agence Standard & Poor’s, qui a révisé la perspective du Maroc de «Stable» à «Positive», tout en rappelant l’appréciation favorable exprimée par les experts du FMI lors de leur récente mission dans le cadre de l’article IV de l’institution de Bretton Woods.
«Nous continuerons à clamer que les fondamentaux macro-économiques sont une ligne rouge, pour des raisons de soutenabilité, afin de ne pas contrarier la trajectoire de réformes et d’investissement que nous souhaitons», soutient Nadia Fettah.