Économie: une croissance de 3,4% en 2023, contre 1,5% l’année précédente, selon le HCP

Le siège du Haut-commissariat au plan, à Rabat.. Adil_Gadrouz

L’économie nationale a réalisé une croissance de 3,4% en 2023, contre 1,5% l’année précédente, soutenue par les activités non agricoles, selon le Haut-Commissariat au plan. Tirée par la demande intérieure, cette progression a été réalisée dans un contexte de forte inflation et d’un allégement du besoin de financement de l’économie nationale.

Le 04/06/2024 à 11h34

L’économie nationale a enregistré une croissance de 3,4% en 2023, contre de 1,5% en 2022, indique le Haut-commissariat au plan (HCP) qui vient de publier l’arrêté des comptes nationaux de l’année dernière. Cette croissance est soutenue par les activités non agricoles qui ont progressé de 3,5% (contre 3,4% en 2022), alors que les activités agricoles ont progressé de 1,4% (contre un repli de 11,3% en 2022).

Cette amélioration de l’activité agricole a permis à la valeur ajoutée du secteur primaire de passer d’une baisse à deux chiffres (-11,8%) en 2022 à une croissance de 1,6% en 2023. Même tendance pour l’activité de la pêche qui est passée d’un repli de 20,8% à une hausse de 7%.

Concernant les activités non agricoles, les chiffres du HCP font état d’une croissance de 1,3% (au lieu d’une baisse de 2,7% en 2022) de la valeur ajoutée du secteur secondaire. Un redressement dû à la hausse des valeurs ajoutées de l’industrie manufacturière de 2,7% (après une hausse 0,6% en 2022), de l’électricité, gaz, eau, assainissement et déchets de 0,7% (contre une contraction de 4,4% en 2022).

Pour l’industrie d’extraction, elle a certes enregistré une baisse de 2,7%, mais celle-ci est nettement moins accentuée que celle enregistrée en 2022 (-23%). Idem pour le secteur du bâtiment et travaux publics qui a régressé de 0,4% au lieu de -3,7% en 2022.

Une hausse générale des prix de 6,4%

En ce qui concerne le secteur tertiaire, il a réalisé une valeur ajoutée en ralentissement, passant de 6,8% en 2022 à 4,4%. Il a été marqué par la décélération des activités de l’hébergement et restauration (23,5% contre 68%), recherche et développement et services rendus aux entreprises (5,1% vs 10,8%), services financiers et assurances (5% vs 10,2%), des activités des services de l’éducation, de la santé et action sociale (3,4% vs 6,5%), des services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale (2,2% au lieu de 5%).

En revanche, la croissance s’est accélérée pour les activités du transport et de l’entreposage (5,9% contre 3,9%), des services immobiliers (3% au lieu d’une stagnation) et du commerce et réparation de véhicules (1,5% vs une baisse de 0,6%).

Dans ces conditions, le PIB a connu, aux prix courants, une augmentation de 10% durant l’année 2023 au lieu de 4,2% et la hausse du niveau général des prix a été de 6,4% au lieu de 2,7% une année auparavant.

La demande intérieure en nette amélioration

La demande intérieure a affiché une croissance de 3,3% en 2023, après une baisse de 1,2% en 2022, contribuant, ainsi, positivement à la croissance économique nationale de 3,7 points au lieu d’une contribution négative de 1,3 point un an plus tôt.

Ainsi, les dépenses de consommation finale des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM) se sont accrues de 3,9% après une stagnation, avec une contribution positive à la croissance de 2,4 points.

De même, l’investissement brut (formation brute de capital fixe, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a réalisé un taux d’accroissement de 1,5%, après un repli de 6% en 2022, contribuant ainsi positivement à la croissance de 0,5 point au lieu d’une contribution négative de 1,9 point.

Pour la consommation finale des administrations publiques, elle a augmenté de 4,1% au lieu de 3%, avec une contribution positive à la croissance de 0,8 point au lieu de 0,6 point l’année précédente.

Contribution négative des échanges extérieurs

Au volet des échanges extérieurs, les exportations de biens et services se sont appréciées de 8,8% au lieu de 20,5%, avec une contribution à la croissance de 3,9 points, contre une contribution de 6,8 points l’année dernière. Pour les importations, elles ont progressé de 7,4%, contre 9,5%, avec une contribution négative de 4,2 points au lieu d’une contribution négative de 4 points l’année dernière.

De ce fait, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé globalement une contribution négative de 0,3 point au lieu d’une contribution positive à la croissance de 2,8 points une année auparavant.

Le besoin de financement s’allège

Pour ce qui est du revenu national brut disponible, il s’est nettement accéléré, enregistrant un taux d’accroissement de 9,7% au lieu de 5,2% en 2022 pour se situer à 1.576 milliards de DH en 2023. Et ce, suite à la hausse de 10% du PIB aux prix courants au lieu de 4,2% l’année passée et l’augmentation de 7,5% des revenus nets reçus du reste du monde au lieu de 10,5%.

L’épargne nationale s’est située, quant à lui, à 28,2% du PIB au lieu de 26,7%, compte tenu de la hausse de 7,6% de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 7,7% observée une année auparavant. Pour le besoin de financement de l’économie nationale, il s’est allégé passant de 3,6% du PIB en 2022 à 0,6% en 2023, avec un niveau d’investissement brut représentant 28,8% du PIB au lieu de 30,3%.

Par Lahcen Oudoud
Le 04/06/2024 à 11h34