Flexibilité du dirham: le Maroc prêt à franchir une nouvelle étape, selon Nadia Fettah

Nadia Fettah, ministre de l'Économie et des Finances.

Nadia Fettah, ministre de l'Économie et des Finances.

Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, voit d’un bon œil l’évolution de la réforme du régime de change et partage le point de vue du wali de Bank Al-Maghrib, selon lequel les conditions sont aujourd’hui réunies pour franchir une nouvelle étape et élargir la bande de fluctuation du dirham, limitée actuellement à 5%.

Le 24/04/2024 à 12h58

Dans un entretien accordé à la chaîne Sky News Arabia, en marge de sa participation aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, tenues à Washington du 15 au 20 avril, la ministre de l’Économie et des Finances a salué la réforme en cours du régime de change marocain. «En partenariat avec le FMI, nous suivons de près l’évolution de chaque étape du processus de flottement du dirham», a souligné Nadia Fettah, ajoutant que la cotation du dirham continue d’évoluer à l’intérieur d’une bande de fluctuation de 5%, «sans avoir besoin d’une intervention de la banque centrale».

Nadia Fettah a saisi l’occasion pour clarifier une nouvelle fois les prérequis adoptés par les autorités marocaines pour mener à bien cette réforme, insistant sur la nécessité de «préserver les équilibres macro-économiques» et de «sortir des crises successives», avant d’entamer une nouvelle étape dans le processus de flottement d dirham. «Le wali de Bank Al-Maghrib pense que nous avons atteint une phase qui nous permet d’avancer dans cette réforme», a laissé entendre la ministre.

Elle estime ainsi que l’économie marocaine a fait preuve de résilience, avec une croissance du PIB de l’ordre de 3,2% en 2023, contre seulement 1,2% en 2022, dans un contexte marqué par de nombreux défis. Malgré la persistance de la sécheresse, le gouvernement prévoit une croissance de 3,4% cette année, contre une prévision initiale de 3,7% dans les projections de la Loi de finances 2024.

Par ailleurs, interrogée sur le projet du gazoduc reliant le Maroc au Nigéria, la ministre de l’Économie et des Finances s’est félicitée des avancées réalisées sur la voie de la concrétisation de ce mégaprojet, perçu comme un modèle d’intégration régionale, traversant 14 pays, d’une longueur de 5.600 kilomètres et doté d’une capacité de 30 à 40 milliards de mètres cubes.

«Après les études techniques réalisées par le Maroc et le Nigéria, le projet va entamer en décembre prochain une nouvelle phase pour, cette fois-ci, approfondir l’analyse, déterminer le coût et proposer des solutions de financement», a affirmé Nadia Fettah.

Par Wadie El Mouden
Le 24/04/2024 à 12h58