Faisant référence aux données publiées par Forbes magazine, le site d’informations américain Business Insider place le magnat Aziz Akhannouch, qui est aussi ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, au 8e rang de son classement des milliardaires africains, en lui attribuant une fortune globale de l’ordre de 3,5 milliards de dollars.
«On ne peut qu’être ahuri par les données communiquées par le magazine Forbes. Il est complètement saugrenu d’avancer des chiffres aussi hasardeux et surréalistes, et de s’amuser en plein contexte de crise à distribuer des millions et des milliards à droite et à gauche», s’étonne Saïd El Baghdadi, directeur général d'Afriquia, le «vaisseau amiral» du groupe Akwa.
Depuis le début de la crise sanitaire, et déjà à fin juin 2020, les sociétés du groupe avaient enregistré des baisses de leur résultat net consolidé entre -86% et -92% selon les filiales, tient-il par ailleurs à souligner.
Acteur-clé du marché des hydrocarbures au Maroc, Afriquia a ainsi vu son chiffre d’affaires baisser de l'ordre de 50% en avril dernier et cette baisse se cumule à -20% à ce jour, malgré la fin de la période de confinement, ajoute le DG d'Afriquia.
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Les autres activités du groupe ne se portent pas mieux, notamment la restauration dans les stations services, qui a subi une totale fermeture pendant des mois et qui reste encore soumise aux restrictions des horaires et des capacités d’accueil, poursuit Saïd El Baghdadi.
De plus, les actions Afriquia Gaz et Maghreb Oxygène, deux filiales du groupe Akwa cotées à la Bourse de Casablanca, reculent depuis le début de l’année. D’ailleurs, ces deux entreprises ont émis des profit warnings sur leurs résultats, en août dernier.
Les autres affaires de la famille Akhannouch ne sont pas mieux loties. «De ce que j'en sais, le groupe Aksal, eu égard à sa principale activité (le retail), a été également impacté par cette crise. Le centre commercial Morocco Mall, malgré sa réouverture, après trois mois de fermeture accompagnée du non-paiement de loyers, accuse des baisses importantes de son chiffre d’affaires», indique le DG d'Afriquia, pour lequel, pour ainsi dire, cette crise sanitaire inédite n’a finalement épargné personne.
«Nous faisons au mieux pour faire avec cette situation aussi compliquée et sensible. Mais on ne peut qu'être surpris, dans un contexte économique aussi morose et délicat, que de telles fake news défient toute logique. L’ensemble des informations communiquées nous dépassent, et nous en sommes à nous demander comment un organisme qui prétend au sérieux peut laisser échapper de telles énormités», s'étonne le DG d'Afriquia.