Les exportateurs marocains de l’habillement retrouvent le sourire. Après avoir chuté de 14,2% en 2023, leurs ventes dans l’Union européenne (UE) connaissent cette année une hausse notable, en décalage avec la tendance mondiale du secteur.
En effet, au cours des neuf premiers mois de 2024, les exportations marocaines de vêtements vers l’UE ont grimpé de 6,5% par rapport à la même période de l’année précédente, à une valeur de 2,05 milliards d’euros, indique Jean-François Limantour, président du Cercle euro-méditerranéen des dirigeants textile-habillement (Cedith) et de l’association Evalliance de coopération textile entre l’UE, l’Asie du Sud-Est et la Méditerranée.
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Sans rattraper le terrain perdu en 2023, «cette performance reste remarquable, d’autant plus que les importations totales d’habillement de l’UE sont en baisse de 2,5% et que des fournisseurs majeurs, tels que la Chine, le Bangladesh, la Turquie, l’Inde, le Vietnam et la Tunisie, voient leurs ventes reculer», détaille-t-il. À titre d’exemple, les exportations tunisiennes de textile et habillement vers l’UE ont dévissé de 9,1 % à fin septembre 2024.
Le redressement des exportations marocaines s’explique en partie par une stratégie de montée en gamme, analyse notre interlocuteur. Ainsi, le prix moyen au kilogramme des vêtements marocains exportés vers l’UE atteint aujourd’hui 31,5 euros, consolidant ainsi la deuxième place du Royaume derrière la Tunisie, dont le prix s’élève à 36,8 euros.
Miser sur le circuit court
Parallèlement, les industriels marocains «jouent à fond la carte du circuit court, voire du MTO (Make to Order) dans une logique de compétitivité et d’écoresponsabilité, en partenariat avec des pays de l’Union européenne, notamment l’Espagne et la France», précise-t-il.
Autre signe de la vitalité du secteur pointé par Jean-François Limantour: alors qu’ils avaient durement subi l’impact du démantèlement de l’Accord multifibres en 2005, les textiliens marocains «font mieux que résister, en maintenant depuis environ dix ans leur part dans les importations totales européennes d’habillement à plus de 3%», un pourcentage enviable dans un contexte de concurrence internationale exacerbée.