Depuis plusieurs jours, les camions en provenance du Maroc s’entassent au poste frontière de Guerguerat, au nord de la Mauritanie. «C’est la conséquence d’une hausse de la taxe douanière sur le territoire mauritanien pour les légumes en provenance de l’étranger», lit-on dans le magazine en ligne African Manager.
La mesure pénalise en premier lieu les consommateurs mauritaniens. Le Forum mauritanien de protection des consommateurs (FMPC) alerte déjà sur les risques d’une telle mesure gouvernementale sur le pouvoir d’achat des consommateurs mauritaniens.
Le gouvernement mauritanien ne s’est toujours pas prononcé sur de cette hausse soudaine mais, cette semaine, le ministre de l’Économie, Abdessalam Ould Mohamed, a précisé à ce sujet «qu’il était important de protéger périodiquement la production locale». «Nous avons le droit de protéger nos productions de façon saisonnière lorsqu’il y a une concurrence forte et des risques de pertes», affirme le ministre, cité par RFI (Radio France International).
Sauf que cet argument du ministre de l’Economie est peu recevable, s’insurge Awa Mohamed, membre du Forum mauritanien de protection des consommateurs. Pour lui, «la Mauritanie ne produit que 10% de ses besoins en légumes. Je pense que ce prétexte ne marche pas économiquement. Quand on regarde la pauvreté très élevée, nous demandons au gouvernement de diminuer la taxe douanière et les impôts en général».
La hausse des tarifs douaniers pourrait durer toute la saison des récoltes, avertit African Manager. À quelques mois du ramadan, le Forum appelle le gouvernement à trouver des solutions urgentes pour soulager le pouvoir d’achat des consommateurs.