Augmentera, augmentera pas. La question de la future hausse du salaire minimum est sur toutes les langues, à l’approche d’un nouveau cycle du dialogue social entre le gouvernement, le patronat et les syndicats. Dans son édition du mardi 22 août, le quotidien Les Inspirations Eco fait le tour de la question.
Le quotidien rappelle qu’en vertu de l’accord conclu le 30 avril 2022 entre le gouvernement et les syndicats dans le cadre du dialogue social, le salaire a certes été ajusté en septembre 2022, passant de 14,81 dirhams par heure à 15,55 dirhams, ce qui équivaut à un salaire mensuel de 2.970 dirhams.
Une nouvelle augmentation de 5% sera par ailleurs appliquée en septembre 2023, portant le salaire à 16,29 dirhams par heure, soit 3.111 dirhams par mois. Cette hausse sera-t-elle effective? La question reste posée. D’autant que l’Union marocaine du travail (UMT) suggère que le SMIG devrait être porté à 5.000 dirhams. Cité par Les Inspirations Eco, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT, précise que cette revendication sera présentée au gouvernement au cours du mois de septembre prochain. Objectif, faire face à l’augmentation du coût de la vie.
Egalement interrogé par le quotidien, Omar Kettani, économiste, estime à ce titre que le SMIG est considérablement en deçà du coût de la vie. «Lorsque les salaires demeurent très bas par rapport à l’augmentation des prix, ce sont principalement les travailleurs rémunérés au SMIG qui en souffrent», relève-t-il, plaidant pour l’indexation des salaires sur le taux d’inflation.
Un SMIG à 5.000 dirhams est-il possible pour autant? Pour Badr Lachgar, économiste et analyste financier, une telle hausse permettra à la population de regagner le pouvoir d’achat perdu à cause de l’inflation galopante enregistrée ces dernières années.
Cependant, cette augmentation pourrait avoir des conséquences défavorables pour les entreprises et les niveaux de prix. «Une telle hausse va forcément les pousser à augmenter leurs prix de vente pour compenser la hausse de leur masse salariale. De même, les entreprises qui opèrent dans l’export auront également du mal à préserver leur compétitivité-coût, car le coût de revient de leur production augmenterait», nuance-t-il. Autre risque: une hausse aussi brutale du SMIG va augmenter la masse monétaire en circulation, ce qui pourrait provoquer une forte inflation.