Le français Total Eren a reçu le feu vert des autorités mauritaniennes pour lancer le projet Nour, dans le cadre d’un partenariat avec le britannique Chariot (50%/50%). «Grâce à ses ressources solaires et éoliennes uniques, la Mauritanie est particulièrement bien placée pour déployer des technologies de Power-to-X, permettant au projet Nour de produire un hydrogène vert parmi les plus compétitifs au monde. Avec un potentiel pouvant atteindre jusqu’à 10 GW d’électrolyse, il pourrait devenir, une fois mis en œuvre, l’un des plus importants projets d’hydrogène vert en Afrique», soulignent Total Eren et Chariot dans un communiqué conjoint.
Outre la Mauritanie, Total Eren travaille sur plusieurs projets d’hydrogène vert de grande ampleur à travers le monde, poursuit la même source sans préciser le sort d'un projet similaire engagé par le groupe français dans le sud marocain, d’une capacité identique à celui lancé en Mauritanie (10 GW), pour un investissement de plus de 100 milliards de dirhams.
«L’annonce officielle du lancement des études de faisabilité signifie que Total Eren a réussi à trouver un accord avec les autorités mauritaniennes», commente un expert en énergies renouvelables, n’hésitant pas à pointer le manque de visibilité quant à la place de l’hydrogène vert dans la stratégie énergétique marocaine.
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Interrogé sur les raisons qui pourraient justifier le «retard» du déploiement du projet marocain, une source proche du dossier nous confie que la question du foncier y est pour quelque chose, Total Eren n’ayant pu jusqu’ici obtenir l’engagement du gouvernement marocain pour mettre à sa disposition une superficie de 187.000 hectares, supérieure à celle réservée au projet du parc solaire et éolien de la start-up britannique Xlinks (150.000 hectares). Une chose est néanmoins sûre, à ce jour, ni Total Eren ni Xlinks n’ont encore pu acter la concrétisation de leurs projets respectifs dans le sud marocain.
Alors que plusieurs projets d’hydrogène ont commencé à fleurir en Egypte et en Mauritanie, le Maroc tarde encore à franchir le pas. Selon nos informations, une quinzaine de projets de production d’hydrogène vert attendent le feu vert du gouvernement.
Interpellée il y a quelques semaines à ce sujet, la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a laissé entendre que «les investisseurs nationaux et internationaux sont les bienvenus, mais doivent s’engager à fournir un hydrogène inférieur à 2 dollars/kw, pour ne pas reproduire les erreurs du passé».