Jusqu’à une date récente, les distributeurs s’entendaient à ajuster simultanément les prix, une fois tous les 15 jours, à la baisse comme à la hausse, au gré de l’évolution des cours de pétrole sur les marchés internationaux. Aujourd’hui, la situation a complètement changé sous l’effet de l’extrême volatilité des marchés, suite au conflit armé entre la Russie et l’Ukraine.
Déjà à des niveaux historiques, les prix à la pompe atteignent de nouveaux records. La hausse de ce jeudi 31 mars, qui touche surtout le gasoil (+1,35 dirham le litre en 4 jours, selon les calculs des commerçants) est plus prononcée que celle constatée le 27 mars dernier (+ 1 dirham en l’espace de deux semaines).
Les records s’enchaînent à une vitesse impressionnante. Désormais, dans les stations de Casablanca, le gasoil se vend autour de 14,30 dirhams le litre, dépassant même le prix de l’essence qui, lui, est resté inchangé (14,16 dirhams). Une situation inédite et inattendue.
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Contacté par Le360, un expert pétrolier explique que la flambée récente du gasoil sur le marché international est liée au conflit russo-ukrainien et aux menaces d’embargo sur le gaz et le pétrole russes brandies par l’occident. Le deuxième plus gros exportateur mondial, la Russie, a réduit la cadence de ses livraisons, du fait des sanctions qui lui ont été infligées depuis le début du conflit. La demande a donc dépassé l’offre, tirée également par les forts besoins des armées russes et ukrainiennes.
Le prix du gasoil est dépendant des cours des produits finis pétroliers sur les marchés de gros de Rotterdam et, de ce fait, reste soumis aux aléas de l’offre et de la de demande, sachant qu’une bonne partie du gasoil raffiné proviennent de Russie. C’est la hausse du cours sur le marché de Rotterdam qui est responsable (la demande dépassant l'offre), pour une large partie, de la flambée du prix du gasoil.
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Face à la flambée des prix à la pompe, des voix s’élèvent pour inciter le gouvernement à faire preuve d’imagination pour introduire des mesures à même d'atténuer l’impact de cette situation exceptionnelle sur l’ensemble des automobilistes, au lieu de cibler uniquement les professionnels du transport.
A titre d’exemple, la France a mis en place un mécanisme permettant au consommateur de bénéficier d’une ristourne de 15 centimes par litre. Une mesure qui a le mérite de toucher à la fois les particuliers et les professionnels.
Cette nouvelle hausse des carburants au Maroc intervient à la veille du déblocage de la première vague des aides directes mobilisées par le gouvernement au profit des professionnels du transport, toutes catégories confondues.